En moins de dix ans, ce sera la troisième loi santé que le Parlement devra adopter. Dans les coulisses de l’Assemblée cette semaine, on décortique donc la loi Buzyn avant sa discussion à partir de lundi dans l’Hémicycle. Et bien sûr, de part et d’autre de l’échiquier politique, on aiguise ses arguments. La majorité fait corps pour défendre cette énième tentative de moderniser les modalités de formation et l’organisation territoriale de la santé. La droite critique l’hospitalocentrisme du dispositif. La gauche met en avant ses craintes pour l’accès aux soins. Le jeu de rôles est bien rodé.
D’où vient pourtant cette perplexité qui semble le dénominateur commun dans toutes les travées ? Plusieurs incertitudes pèsent en effet sur cette réforme. À commencer par le sort de celle qui la porte qui pourrait bien ne plus être au gouvernement bientôt, si le parti dominant décidait d’en faire sa tête de liste aux élections Européennes. À cet aléa politique s’ajoutent des interrogations législatives, réglementaires et conventionnelles. Nombre de mesures touchant au statut des praticiens, au remplacement du numerus clausus, aux e-prescriptions, aux hôpitaux de proximité ou à la recertification des médecins, par exemple, devront ainsi être précisées par ordonnance ou par décret. Demain… ou dans 18 mois. Même clair-obscur concernant les communautés professionnelles territoriales de santé. Il faudra attendre la fin des négociations avec la CNAM pour connaître le périmètre des fameuses CPTS. Enfin, sur les modes de rémunération, tout est encore à écrire, alors qu’une concertation a été lancée à la suite du rapport Aubert. Un suspense qui n’est pas fait pour calmer la nervosité, de plus en plus visible, des syndicats de médecins libéraux.
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