Le programme de dépistage organisé du cancer du sein, expérimenté en France en 2004, a été généralisé il y a maintenant dix ans.
Une étape qu’ Octobre Rose a mis à profit pour dresser un bilan et présenter les perspectives d’avenir du dépistage du premier cancer féminin (près de 50 000 nouveaux cas et plus de 11 000 décès annuels en France), alors qu’une femme sur trois ne se fait pas dépister.
Le taux de participation au dépistage organisé s’est en effet stabilisé autour de 53%, auquel il faut rajouter environ les 10% de femmes qui font un dépistage individuel.
Une campagne à destination des femmes "à risque aggravé" a été lancée par le Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des Femmes et l’Institut national du cancer (INCa), en partenariat avec l’Assurance maladie (CNAMTS), la Mutualité sociale agricole (MSA) et le régime social des indépendants (RSI). Chez ces femmes qui présentent un risque élevé (antécédent personnel de cancer du sein, image anormale sur la dernière mammographie, néoplasie lobulaire ou hyperplasie épithéliale atypique notamment) ou très élevé (formes héréditaires de cancer du sein, mutations génétiques en particulier BCRA1/2), le dépistage devrait désormais être plus systématisé et plus cadré. L’INCa entend ainsi répondre aux nouveaux enjeux du plan cancer 2014-2019, afin que la politique de prévention puisse fournir à chaque personne une réponse de dépistage adaptée quel que soit son niveau de risque. Les modalités pratiques du dépistage des femmes à risque aggravé sont en cours d’évaluation.
Des actions de formation des médecins par les structures de gestion et/ou les sociétés savantes sont également envisagées afin que les praticiens ne se retrouvent pas seuls. De nouvelles recommandations sur le risque élevé ont été publiées par la Haute autorité de santé et d’autres sont en préparation pour celles ayant une prédisposition génétique.
La concertation citoyenne auprès de l’ensemble des parties prenantes est un autre projet phare du dépistage. Le but est de s’interroger collectivement sur ce problème et plus spécifiquement pour les médecins sur leurs pratiques. Après une préparation en 2015, deux journées de débat public devraient avoir lieu en 2016. La restitution des échanges sera réalisée par un comité indépendant et le rapport d’orientation précisera des actions concrètes.
Enfin, l’objectif est de réduire encore les inégalités. Le dépistage organisé a en effet réduit certains d’entre elles mais pas toutes et des actions de proximité sont prévues afin de faciliter l’entrée de l’ensemble des femmes dans le dispositif. Le développement d’équipes mobiles ou des actions spécifiques par exemple pour les femmes en situation de précarité, de handicap ou d’isolement (linguistique ou géographique) sont prévues.
Dr Isabelle Hoppenot
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