En 2017, la plupart des industriels proposent aux diabétologues des lecteurs glycémiques, prêts pour la télémédecine, avec transferts des données sans fil dans le nuage informatique et des capteurs de glucose connectés, permettant par exemple, d'alerter en temps réel les parents d'enfants diabétiques dès lors que les données collectées sont anormales.
Des stylos à insuline connectés permettant de tracer la réalisation des injections d'insuline devront également être disponibles dans les années à venir. « Actuellement, des pompes à insuline communicantes et des traqueurs d'activité physique sont disponibles sur les montres. Ces données peuvent être analysées automatiquement avec des logiciels qui aident à diagnostiquer des tendances (hyper ou hypoglycémiques) », affirme le Pr Pierre-Yves Benhamou, diabétologue à Grenoble.
Certains logiciels hébergés dans des smartphones -tels que Diabéo (pour les diabétiques de type 1) développé en France et Welldoc (pour le diabète de type 2)- conçu aux États-Unis permettent aux patients de prendre une décision thérapeutique en temps réel. « Il existe des systèmes intégrés de télémédecine qui vont, à la fois, récolter des données, les présenter aux patients et professionnels de santé et mettre en connexion ces derniers pour le suivi thérapeutique », précise le Pr Benhamou. C'est le cas du logiciel My Diabby développé initialement pour la prise en charge du diabète gestationnel. Mais aussi, de Diabéo : système intégré mettant en relation le patient, le médecin prescripteur et une infirmière qui suit les données glycémiques du patient à distance.
Un cadre législatif et réglementaire
Ces nouveaux outils peuvent être catégorisés en 3 niveaux. Le premier concerne les objets connectés (m-santé) permettant de tracer la glycémie, l'activité physique ou le poids des patients. Le deuxième est axé sur les portails santé ou les systèmes experts qui permettent d'établir un premier diagnostic ou d'apporter un coaching électronique au patient. Le niveau le plus élaboré est celui de la télémédecine : plateformes mettant en connexion des professionnels de santé et des patients et permettant de mettre en place des consultations virtuelles. « Des infirmières participent à ces plateformes dans le cadre de protocoles de coopération et ces dispositifs vont s'intégrer, à l'avenir, dans des parcours de soins de diabétologie », indique le Pr Benhamou.
La télémédecine a été introduite dans notre arsenal thérapeutique par la loi HPST de 2009 et complétée par l'article 51 qui offre le cadre permettant aux professionnels de santé de coopérer entre eux et d'échanger des transferts d'activité ou de réorganiser leur mode d'intervention. « Ces protocoles de coopération reposent au départ sur l'initiative d'une équipe de soin (transmise à l'agence régionale de santé et validée par la Haute Autorité de santé [HAS]). Ils peuvent ensuite, être mis à disposition de la collectivité et toute autre équipe peut y adhérer », assure le Pr Benhamou. Grâce à l'approche télémédicale, les pouvoirs publics espèrent réduire la fréquence de l'hospitalisation.
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