L’imagerie réalisée avant une ablation pour fibrillation atriale augmente ses chances de succès. Selon les résultats de l’étude DECAAF qui viennent d’être présentés au congrès annuel de la Société européenne de cardiologie (Amsterdam), « l’IRM réalisée avant l’intervention permet d’évaluer le stade de la fibrose atriale et accroît nettement les chances de réussite de cette procédure qui est souvent l’ultime recours dans la prise en charge de la FA. C’est un indice nouveau et très puissant qui augmente véritablement le succès d’une ablation », a insisté le Dr Nassir Marrouhe (Salt Lake City, États-Unis).
L’auteur va même plus loin en estimant qu’il est plus important de cibler le tissu fibreux lors de la procédure, plutôt que de réaliser systématiquement le geste ablatif autour des veines pulmonaires, comme cela est systématiquement pratiqué aujourd’hui.
« En réalisant cet examen avant l’intervention, nous pouvons séparer les patients en plusieurs catégories et établir un pronostic de réussite mais aussi éviter d’intervenir chez les patients dont on sait par avance que le traitement est voué à l’échec. »
L’étude a été menée chez 260 patients candidats à l’ablation recrutés dans 15 centres, américains, australiens ou européens, âgés en moyenne de 59 ans, et pour 64,6 % d’entre eux en fibrillation atriale paroxystique. Une RMN de haute résolution a été réalisée dans les 30 jours précédant l’ablation chez tous les patients afin d’évaluer l’existence d’une fibrose et son extension, et dans les 90 jours qui sont suivis pour apprécier le tissu fibreux résiduel.
À 90 jours, 33,8 % patients présentaient une récidive arythmique aux enregistrements Holter et ECG.
L’analyse multivariée montre que le stade de la fibrose atriale avant l’ablation et la fibrose résiduelle après ablation sont deux éléments prédictifs puissants, respectivement du succès de l’ablation et de la récidive. Les patients au stade 1 (soit 10 % de tissu fibreux) avant ablation ont un taux de succès de 85,8 %, de 63 % pour le stade 2 (10-20 %), de 55 % pour le stade 3 (20 à 30 %) et de 31 % pour le stade 4 (plus de 30 % de tissu fibreux).
De plus, a expliqué le Dr Marrouche, DECAAF pourrait modifier le « gold standard » de l’ablation puisqu’il apparaît plus important de cibler le tissu fibrotique que les veines pulmonaires.
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