Les hémangiomes infantiles représentent les tumeurs bénignes des tissus mous, les plus fréquentes de l’enfant, correspondant à une prolifération bénigne de cellules endothéliales.
Leur prévalence serait de 4 à 5 %. Les facteurs de risque connus sont le sexe féminin, le petit poids de naissance et la prématurité. Ils ne sont généralement pas visibles à la naissance et apparaissent quelques jours à quelques semaines après. « Les hémangiomes infantiles évoluent en trois phases : prolifération avec croissance rapide pendant les premiers mois (3 à 6 mois), stabilisation (1 à 3 ans), puis régression spontanée et progressive qui peut être parfois longue, jusqu’à 7-15 ans. Il faut bien l’expliquer aux parents », déclare le Dr Audrey Lasek (Hôpital Saint-Vincent de Paul, Université catholique de Lille). On peut distinguer les formes cutanées superficielles (« fraises »), les formes sous-cutanées et mixtes. Dans la majorité des cas, aucun traitement n’est nécessaire. Il peut cependant, dans 70 % des cas, persister des séquelles (télangiectasies, excès de tissu fibro-adipeux, laxité cutanée…) traitées par laser à colorant pulsé ou par la chirurgie.
Propranolol, le plus tôt possible
Un traitement par le propranolol doit, en revanche, être instauré le plus tôt possible (entre 5 semaines et 5 mois) en cas d’hémangiomes infantiles pouvant entraîner un risque vital (hémangiome en barbe avec risque d’atteinte laryngée, détresse respiratoire, hémangiomes infantiles multiples avec atteinte hépatique…), un risque fonctionnel (hémangiomes palpébraux, labiaux, narinaires, de l’oreille, pré-mammaires…), une ulcération douloureuse ou encore un risque de séquelles avec retentissement esthétique majeur. Plus le traitement est débuté tôt, moins il y aura de séquelles. « Un hémangiome situé sur le visage doit rapidement être adressé à un spécialiste, souligne le Dr Audrey Lasek. Le taux de réponse est de 96 à 98 % avec une régression complète dans 60 % des cas. Depuis sa mise à disposition, le propranolol a révolutionné la prise en charge des hémangiomes infantiles compliqués. » Les traitements médicamenteux utilisés auparavant tels que la corticothérapie générale ou la vincristine sont aujourd’hui abandonnés. « Le traitement doit être initié en milieu hospitalier avec une surveillance monitorée pendant 2 à 4 h après la prise pour prendre en charge un éventuel effet secondaire tel que la bradycardie », précise le spécialiste. La posologie est de 1 mg/kg/j en deux prises la première semaine, puis 2 mg la semaine suivante et jusqu’à 3 mg/kg/j en 2 prises. « La durée du traitement est de six mois. Elle peut cependant être prolongée à 9 mois-1an, notamment dans les formes sous-cutanées », explique le Dr Audrey Lasek. Le traitement est en général, bien toléré. Les principaux effets secondaires sont bénins et réversibles : l’irritabilité, la somnolence, les troubles du sommeil… Les effets secondaires plus rares sont le bronchospasme, la bronchiolite, et l’hypotension. Exceptionnellement, il peut y avoir une bradycardie ou une hypoglycémie. Un suivi par un examen clinique mensuel est réalisé. Les précautions d’emploi concernent essentiellement la survenue d’une bronchiolite ou d’une hypoglycémie. Le traitement doit être suspendu en cas de bronchiolite, de diarrhée ou de diminution de l’alimentation.
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