Les hyperparathyroïdismes sont associés à une augmentation du risque cardiovasculaire mais aussi à une haute prévalence d’intolérance au glucose et de diabète. Et la résection de la parathyroïde, qui restaure la normocalcémie, améliore la tolérance au glucose. Pourquoi ? Le calcium intracellulaire a beaucoup de fonctions biologiques. Il est notamment impliqué dans la sécrétion d’insuline. Toutefois les relations entre calcémie et risque de diabète restent floues. Sont-elles médiées par l’insulinosensibilité ou l’insulinosécrétion ? Pas si sûr.
Pour tester ces relations, la calcémie de près de 1 500 sujets de l’étude IRAS (Insuline Resistance Atherosclerosis Study) a été passée au crible. L’analyse met en évidence une relation significative non linéaire entre la calcémie et le risque de développer une intolérance au glucose et un diabète de type 2 au cours des 5 ans de suivi. Après ajustement sur l’âge, le sexe, la race/l’ethnie, les antécédents familiaux de diabète, l’IMC, la glycémie, la filtration glomérulaire, l’insulinosensibilité, la réponse insulinique aiguë (test de charge), et la prise de diurétiques, la calcémie s’avère être un facteur indépendant de développer un diabète. Le risque est significativement majoré pour les calcémies supérieures à 2,5 mmol/l. La même chose est retrouvée pour le risque d’intolérance au glucose.
En revanche il n’y a pas de liens entre les apports calciques (supplémentation comprise) et le risque de diabète ou d’intolérance. « Ce qui n’est pas étonnant : la calcémie n’est pas corrélée aux apports, commente Carlos Lorenzo. Plus inattendu, on n’observe pas de corrélation entre la calcémie et les facteurs de risque traditionnels de diabète de type 2 à savoir l’IMC, la glycémie, l’insulinorésistance ou l’insulinosécrétion dans cette étude ».
« Ce travail confirme qu’une calcémie élevée (plus de 2,5 mmol/l) est associée à un surrisque de diabète. C’est un marqueur à garder en mémoire en pratique clinique. Même si cette étude ne permet pas de préciser les mécanismes en œuvre ni s’il s’agit d’une relation causale ou pas », résume Carlos Lorenzo (San Antonio, États-Unis).
OP 03-13. C Lorenzo et al. Calcium concentration predicts future development of diabetes eand impaired glucose tolerance : the Insulin Resistance Atherosclerosis Study.
Article précédent
Un apport limité
Article suivant
Recul sensible au diagnotic
Des effets documentés
Des résultats thérapeutiques
Concentrer la glargine
Le pari des associations fixes
Un apport limité
Attention au diabète !
Recul sensible au diagnotic
Des résultats à 20 ans
Premier lecteur d’HbA1c
Les incrétines marquent le premier essai
Peut mieux faire, surtout chez les 15-25 ans
Un risque multiplié par cinq
Espérance de vie : Une nette amélioration
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024