L’ACIDOCÉTOSE est une complication grave et fréquente au diagnostic du diabète de type 1 (DT1). Elle est d’autant plus redoutable que l’incidence du DT1, en progression, augmente encore plus rapidement chez les moins de 5 ans. Pour autant, la campagne nationale d’information grand public sur la fréquence de l’acidocétose (pH ‹ 7,30) au diagnostic du DT1 chez l’enfant et l’adolescent, en France, est-elle utile ? Sans vouloir crier trop vite victoire, il semble bien que oui.
D’après les données collectées deux années de suite sur 2 546 jeunes de moins de 15 ans débutant un DT1 – 1 299 jeunes l’année précampagne et 1 247 jeunes l’année du lancement de la campagne – l’acidocétose sévère (pH ‹ 7,10) au diagnostic a régressé. Entre l’année précampagne et l’année après le lancement de la campagne, la prévalence des acidocétoses a régressé de 44 à 40 % (p = 0,08). Mais cette réduction est quasi exclusivement le fait d’une diminution des acidocétoses sévères, passées de 14,8 % à 11,4 % (p = 0,009).
« La baisse des acidocétoses a été plus marquée dans les groupes d’âge 0-5 ans et 5-10 ans, dans les formes sévères et chez les patients adressés à l’hôpital par un pédiatre ou venus à l’initiative de la famille. En revanche, aucun changement n’a été observé chez les jeunes de 10-15 ans et ceux adressés par un médecin généraliste. Enfin, quand la famille a eu connaissance de la campagne (7 % des familles), la prévalence de l’acidocétose chute à 22 %, dont 7,3 % de formes sévères. »
Quelle que soit l’année par rapport à la campagne, les facteurs associés avec une plus grande fréquence d’acidocétose sont : le jeune âge de l’enfant, le fait d’être adressé par sa famille plutôt que par un médecin, une de polyurie-polydipsie de plus d’une semaine et l’absence d’antécédents familiaux de DT1. « La fréquence de l’acidocétose au diagnostic de DT1 chez l’enfant et l’adolescent, élevée, justifie la campagne nationale d’information. Elle a, dès la première année, permis de diminuer la fréquence des acidocétoses sévères », conclut Carine Choleau.
Choleau C. L’acidocétose au diagnostic de diabète de type 1 chez l’enfant et l’adolescent : évolution de la fréquence après une année la campagne d’information. Communications AJD/SFD.
Article précédent
Un suivi insuffisant et trop de complications aigües.
Article suivant
Hospitalisations multiples
Le grand absent des écrans radar
Les analogues du GLP1 se positionnent
Les nouveaux enseignements du programme GetGoal
Le diabète à l’heure de la télémédecine
Échec de DIAGEST-3
Un suivi insuffisant et trop de complications aigües.
Une campagne utile
Hospitalisations multiples
By-pass versus gastrectomie : un avantage, très discutable
Ne pas la survendre
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024