Un Français sur 10 serait concerné

L’incontinence anale peut être traitée et guérie

Publié le 13/11/2014
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Plus d’un Français sur 10 de plus de 45 ans auraient une incontinence aux gaz, voire aux selles liquides ou solides. Altérations du transit intestinal, du réservoir rectal, de la muqueuse anale transitionnelle, des nerfs honteux internes et des sphincters (interne ou externe) de l’anus, les raisons sont multiples d’une IA. Les lésions obstétricales d’accouchements dystociques par voie vaginale sont à l’origine d’un grand nombre des dysfonctionnements sphinctériens ou de dénervation des structures de la continence anale. Autres causes d’IA, partagées par les hommes, la maladie de Crohn dans sa forme anopérinéale, les constipations chroniques terminales, les séquelles de chirurgie proctologique, etc.

L’interrogatoire précise les antécédents médicaux, chirurgicaux et obstétricaux, la prise de médicaments, d’éventuels troubles digestifs. La marge anale doit être inspectée, un toucher rectal réalisé pour écarter une affection organique et apprécier le tonus sphinctérien.

Dans un second temps, en prélude à la chirurgie ou à la rééducation, une manométrie anorectale (recueil des pressions, vérification des réflexes anorectaux et évaluation du réservoir rectal) ainsi qu’une échographie endo-anale (mieux, en 3 D, à la recherche de défects ou de déchirures des structures sphinctériennes) sont indiquées.

Argile, suppositoires et lopéramide

En première intention, le traitement médical, en bon ordre… Il associe, pendant trois mois au moins, une argile pour modifier la consistance des selles, des suppositoires non irritants pour aider à la vacuité rectale et le lopéramide en sublingual pour réduire la motricité colique (en renforçant le tonus du sphincter interne de l’anus). Il peut être combiné à la rééducation périnéale, idéalement par biofeedback, voire à l’électrostimulation d’un nerf périphérique.

Enfin, la chirurgie, destinée aux IA sévères, devient moins délabrante grâce au développement de matériels implantables, qui permettent une neuromodulation sacrée (une phase test précédant l’implantation de l’électrode pour mesurer la réalité de l’ "éveil" des structures de la continence). Autre solution, aussi efficace, le sphincter magnétique, orné de plots aimantés, qui supplée le sphincter déficient.

Dans le cadre des Entretiens de Bichat, le 27 septembre

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9365