La méningite est la première cause de décès par maladie infectieuse chez les enfants, en occident. Les séquelles sont fréquentes et parfois sévères.
L’amélioration du pronostic des méningites bactériennes aiguës ne peut se faire que par une reconnaissance précoce et une prise en charge optimale de l’urgence, avec la mise en route du traitement antibiotique dans le délai le plus court possible. L’antibiothérapie doit être instaurée au plus tard dans les 3 heures, idéalement dans l’heure qui suit l’arrivée à l’hôpital.
Rôle du généraliste
Ceci nécessite, en ville par le médecin généraliste, une détection rapide des suspicions de méningite. Les premiers signes cliniques sont classiquement un syndrome méningé (maux de tête, nausées, vomissements, raideur de la nuque, photophobie) avec de la fièvre. Or, chez le très jeune enfant, les cas de méningite peuvent être difficiles à détecter car les symptômes les plus fréquents sont peu spécifiques (sauf en cas de purpura fulminans). « L’autre problème est qu’un médecin généraliste voit rarement une méningite dans toute sa carrière. En effet, on dénombre environ 350 à 500 cas pédiatriques par an pour 102 300 médecins généralistes. Ainsi, un généraliste verrait une méningite bactérienne tous les 100 ans… », a déclaré le Pr Yves Gillet (CHU de Lyon). Par ailleurs, seulement 6-10 % des méningites avérées sont d’origine bactérienne après ponction lombaire : il n’existe pas de marqueurs qui permettraient de décider de faire ou non une ponction lombaire. « Les signes d’alerte à garder à l’esprit sont la confusion, la douleur dans les jambes, la raideur de la nuque, la photophobie et le purpura », a précisé le Pr Yves Gillet. L’enfant n’est « pas comme d’habitude » selon les parents. Toutes ces difficultés, l’urgence qu’il y a à poser le diagnostic, le risque que fait courir un retard thérapeutique expliquent la facilité avec laquelle une ponction lombaire est pratiquée devant un enfant malade… « Certes, il n’est parfois pas possible d’éliminer une méningite purulente, mais, il est possible de l’estimer très très improbable dans beaucoup de cas en évaluant rigoureusement l’absence de signes de gravité, en prenant en compte non seulement l’examen clinique, mais aussi l’évolution dans le temps, la recherche d’autres diagnostics beaucoup plus fréquents et en vaccinant nos patients », a souligné le Pr Yves Gillet. Les deux bactéries le plus souvent en cause chez l’enfant sont le pneumocoque et le méningocoque pour lesquelles le généraliste peut avoir une action préventive par la vaccination. Le vaccin anti-méningocoque C est indiqué de l’âge de 12 mois à 24 ans. La vaccination par le vaccin pneumococcique conjugué 13-valent est recommandée pour l’ensemble des enfants âgés de moins de 2 ans selon le schéma vaccinal à deux injections à 2 mois d’intervalle à l’âge de 2 mois et 4 mois, suivies d’un rappel à l’âge de 11 mois.
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