Si l’exposition aux antibiotiques (ATB) a globalement diminué de 10,9 % sur les 5 dernières années et de 6,1 % en 2 012 par rapport à 2011, les résultats sont très inégaux selon les filières. Entre 2011 et 2012, elle a ainsi diminué de 19,9 % pour les lapins, de 10,1 % pour les porcs, de 8,4 % pour les carnivores domestiques, de 5,6 % pour les volailles et de 0,6 % pour les bovins. L’exposition des bovins et des volailles, les plus « mauvais élèves », reste élevée avec, respectivement, une augmentation depuis 1999 de 22,7 % et de 48,3 %.
La filière bovine, un contre-exemple
Chez les bovins, l’exposition aux antibiotiques a augmenté jusqu’en 2005, a diminué ensuite et s’est stabilisée entre 2011 et 2012. Si l’exposition a diminué de 4,6 % sur les 5 dernières années, elle reste en 2 012 à un niveau nettement supérieur à celui de 1999 (+22,7 %). L’évolution varie en fonction des antibiotiques, la plus forte diminution étant observée pour les polypeptides (-77,9 % par rapport à 2010), la plus forte augmentation pour les céphalosporines (+36,9 %), les macrolides (+20,2 %) et les fluoroquinolones (+13,1 %).
La filière porcine, un modèle à suivre
Le meilleur élève est sans aucun doute la filière porcine, avec une diminution de 20,9 % sur la période de suivi 1999-2012, de 26,2 % sur les 5 dernières années et de 10,1 % entre 2011 et 2012. La diminution d’exposition concerne la plupart des familles d’ATB. Sur les 5 années, l’exposition aux céphalosporines de dernière génération a diminué de 49,2 %. Suite à la recommandation de restriction volontaire de l’ATB dans cette filière animale, la diminution dans cette famille d’antibiotique s’est poursuivie en 2012, (-62,1 % entre 2010-2012). Le nombre de porcs traités a chuté de 73,3 % entre 2010 et 2012. L’utilisation des fluoroquinolones a augmenté de 38,1 % depuis le début du suivi. Après une baisse importante en 2010 (-40 % par rapport à 2009) puis une petite augmentation en 2011 et 2012, l’exposition reste en diminution sur les 5 dernières années (-23,7 % ).
Céphalosporines et fluoroquinolones, des antibiotiques critiques
La situation reste préoccupante pour les céphalosporines de 3e et 4e générations et les fluoroquinolones. Ces deux classes de molécules sont parmi les seules alternatives en médecine humaine pour certaines maladies infectieuses et sont disponibles en médecine vétérinaire depuis une quinzaine d’années.
Sur les quatorze années de suivi, le niveau d’exposition aux C3G et C4G a été multiplié par 2,5 et celui des fluoroquinolones par 2, les deux étant pratiquement stabilisés au cours des trois dernières années, malgré une légère augmentation entre 2011 et 2012 pour les céphalosporines (+1,5 %).
Comme le souligne l’Anses, « la diminution importante de l’utilisation de ces antibiotiques critiques dans certaines filières animales montre que la mise en place d’actions spécifiques et volontaristes produit des résultats. Ainsi, suite à l’initiative de la filière porcine de restriction volontaire de l’utilisation des céphalosporines de dernières générations, l’exposition des porcs à cette famille a diminué de 62,1 % entre 2010 et 2012». Selon les recommandations européennes, ces antibiotiques doivent être réservés au traitement curatif en 2e intention. La diminution de l’exposition ces dernières années semble confirmer l’impact positif des différentes actions menées en matière d’usage raisonné des antibiotiques.
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