L’AUGMENTATION des taux plasmatiques de certains phytostérols (sitostérol et campestérol), due à une consommation régulière de margarine enrichie avec ces stérols végétaux, pourrait favoriser l’augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires; telle est la conclusion de plusieurs études épidémiologiques publiées entre 1991 et 2008. Les consommateurs de produits enrichis en phytostérols doivent-ils ainsi faire preuve de prudence ? La supplémentation en stérols végétaux risque t-elle vraiment de favoriser les événements cardiovasculaires ? Le Dr Hansel se veut rassurant. « Concernant l’hypothèse d’un effet délétère de l’augmentation de la concentration plasmatique du sitostérol et/ou du campestérol (ou de leurs dérivés hydrogénés), il faut souligner qu’elle provient d’observations faites chez des malades atteints de sitostérolémie. Une maladie génétique très rare caractérisée par une mutation du transporteur des stérols situé au niveau de la paroi intestinale ». Il en découle une hyperabsorption intestinale des stérols (cholestérol et phytostérols) associée à leur faible excrétion biliaire. Les taux plasmatiques des stérols végétaux sont élevés, avec des valeurs 10 à 40 fois supérieures à celles des sujets normaux. « La maladie s’accompagne habituellement d’une augmentation plus ou moins importante de la cholestérolémie. Sur le plan clinique, elle se manifeste par des dépôts athéromateux précoces responsables de coronaropathies. C’est ce fait qui a suggéré la possibilité d’un rôle athérogène direct d’une augmentation des phytostérols plasmatiques », précise le Dr Hansel.
Des données rassurantes.
Chez les sujets normaux (indemnes de sitostérolémie), l’absorption intestinale des phytostérols est minime, inférieure à 2 %, par rapport à celle du cholestérol qui est de l’ordre de 30 à 80 %. De même, la concentration plasmatique des phytostérols est faible (de l’ordre de 0,6 à 2 mg/dl) comparativement à celle du cholestérol qui est de 100 à 200 fois plus élevée. Ceci y compris chez les végétariens et les consommateurs réguliers de produits enrichis en phytostérols.
Quant aux études épidémiologiques qui affirment une relation possible entre les taux plasmatiques de phytostérols et le risque cardiovasculaire, elles comportent des biais méthodologiques importants. A contrario, la majorité des études ont eu des résultats opposés. « Il est donc cohérent de conseiller, chez le patient hypercholestérolémique, l’emploi d’aliments enrichis en phytostérols (margarines, yaourts) pour renforcer l’effet des mesures hygiéno-diététiques classiques sur la baisse du LDL-C et d’espérer, grâce à cet effet, réduire le risque cardiovasculaire. Les recommandations de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, de l’Autorité européenne de sécurité des aliment (EFSA) et de l’American Heart Association vont dans ce sens*. Toutefois, conclut le Dr Hansel, on ne peut qu’encourager la réalisation d’essais cliniques qui permettraient de préciser le bénéfice attendu de la supplémentation en stérols végétaux chez les patients hypercholestérolémiques ».
Conférence de presse organisée par Unilever et Fruit d’Or pro-activ.
* En octobre 2009, après évaluation de l’EFSA, la Commission Européenne a autorisé l’allégation de réduction de risque de maladie cardio-vasculaire relative à l’action des stérols végétaux sur le cholestérol déposée par Unilever.
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