LE PREMIER FACTEUR de fragilité chez la personne âgée est la dénutrition. En effet, la quasi-totalité de ces sujets mangent insuffisamment pour des raisons physiologiques et environnementales. Ainsi, près de 40 % des personnes âgées ont un apport calorique de moins de 1 500 kcal au-delà de 75 ans, alors que leur besoin minimum est de l’ordre de 1 600 kcal/j en moyenne, avec des variations interindividuelles importantes. La surveillance du poids et du bilan nutritionnel (albumine et pré-albumine sanguin) permet de se faire une idée de l’adaptation des ingesta aux besoins.
Eau, protéines, vitamine D, fibres...
Les besoins en eau sont de l’ordre de 1,5 l par jour, et 2 l l’été. La sensation de soif est peu ressentie par les sujets âgés, à qui il faut donc proposer à boire régulièrement. Les ingesta doivent être équilibrés. Ainsi, les apports protéiques doivent rester suffisants pour ne pas diminuer le capital musculaire. Ils ne sont pas nécessairement composés de viande rouge, mais peuvent faire appel à la volaille, au poisson ou aux ufs par exemple. Les besoins sont de l’ordre de 1 g/kg de poids/j, comme chez un adulte plus jeune. Il faut rappeler aux personnes âgées que les besoins énergétiques sont pour l’essentiel nécessités par l’entretien des fonctions vitales. Ainsi, la diminution de l’activité physique qui conduit à réduire ces apports peut entraîner une carence nutritionnelle. Les besoins en vitamines sont également du même ordre que chez l’adulte jeune. Il peut être justifié de prévoir une prescription de vitamine D en raison d’une carence, assez fréquente. Une carence en fer doit faire rechercher un saignement chronique, notamment d’origine digestive. Les besoins en fibres, de l’ordre de 30 à 35 g/j, doivent être respectés, afin de permettre le bon fonctionnement de l’intestin qui est souvent ralenti par le manque d’hydratation, d’activité physique et le vieillissement de l’intestin. Au total, un repas complet et équilibré comporte idéalement un plat protéique (viande, poisson, ufs, produits laitiers, …), un farineux, un légume et un dessert, idéalement à base de fruits. Les boissons sont essentielles.
Éviter
la monotonie.
Une alimentation variée en termes de types d’aliments et de préparations permet d’éviter la monotonie. Les personnes âgées doivent par ailleurs manger régulièrement, avec deux repas un vrai petit-déjeuner et un goûter, Il ne faut pas oublier qu’un bon état dentaire est indispensable pour une alimentation variée ; dans le cas contraire, il est important d’adapter la texture des aliments en passant par le haché le mouliné ou le mixé dès que c’est nécessaire afin de ne pas diminuer les apports nutritionnels. De plus, le fait de manger constitue une activité sociale qu’il faut respecter (faire les courses, cuisiner, manger assis, idéalement en groupe…)
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