« De plus en plus de médecins et de chercheurs s’intéressent aux thérapies complémentaires dans les MICI, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin », affirme Anne Buisson, directrice adjointe de l’association AFA Crohn RCH France. Ces thérapies, acupuncture, hypnose, ostéopathie, yoga, sophrologie, homéopathie…, ne remettent pas en cause le bien-fondé des médicaments, mais contribuent à soulager leur impact et améliorer la qualité de vie des patients. « Se tourner vers d’autres approches, explique-t-elle, c’est tenir compte de la complexité des niveaux d’organisation du corps et de ses relations avec le psychisme. C’est aussi essayer d’intervenir par toutes les entrées pour soulager les patients. »
Les études cliniques se multiplient
Ces derniers sont de plus en plus « acteurs de leur maladie » et partisans d’une prise en charge globale. Ils demandent, tout autant que les médecins, que les thérapies complémentaires puissent être évaluées.
Et les études sur les thérapies complémentaires se multiplient. Une étude allemande incluant 77 patients sur 12 semaines démontre l’intérêt de la pratique hebdomadaire du yoga dans l’amélioration des symptômes cliniques de la rectocolite hémorragique (RCH) et de la qualité de vie des patients, par la diminution du stress et des symptômes anxiodépressifs (1). D’autres travaux concluants se sont penchés sur l’ostéopathie pour les patients souffrant de RCH.
Une intégration au parcours de soins
La directrice adjointe de l’AFA souhaiterait que les thérapies complémentaires fassent partie intégrante du parcours de soins – elles ne sont toujours pas entrées officiellement à l’hôpital, ni prises en charge par l’Assurance-maladie : « Lorsqu’une thérapie complémentaire est effectuée à l’hôpital, elle est uniquement liée à la volonté d’un médecin ou d’un autre professionnel de santé qui s’y est formé. C’est, par exemple, le cas du Pr Bruno Bonaz, qui propose l’hypnose et la neurostimulation vagale au sein de son service de gastro-entérologie pour les patients atteints de la maladie de Crohn. L’AFA finance, d’ailleurs, son étude sur l’hypnose » (lire en page précédente).
Très investie pour améliorer la reconnaissance et l’évaluation des thérapies complémentaires dans les MICI, l’association soutient financièrement plusieurs autres études cliniques, notamment une sur l’intérêt de la curcumine dans la non-récidive postopératoire chez les malades atteints de la maladie de Crohn. L’association met également à disposition des patients des fiches thématiques (2) délivrant des informations pratiques (coût, formation des thérapeutes) sur les thérapies complémentaires et leur intérêt dans les MICI.
(1) Cramer H et al. Aliment Pharmacol Ther. 2017 Jun;45(11):1379-89
(2) https://www.afa.asso.fr
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