Le diététicien travaillent à l’hôpital ou en EHPAD se fixe comme objectif prioritaire de dépister, prévenir et prendre en charge la dénutrition. Mais aussi, de maintenir et d’améliorer l’état nutritionnel par le biais de l’éducation du patient. « Nous profitons, ainsi, de son séjour en établissement de santé pour l’accompagner et le rendre autonome en matière d’alimentation », souligne Magali Pons, diététicienne au centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy (Villejuif).
Favoriser l’appétit du patient…
Pour un patient en convalescence, à la suite d’un accident de voiture par exemple, le diététicien doit s’attacher à le remettre sur pied en répondant à ses besoins nutritionnels. Pour un patient atteint de cancer ou une personne âgée vivant en institution, l’objectif est double. Il s’agit d’abord de l’aider à se nourrir alors même que manger peut devenir une véritable épreuve. « Lorsque le patient présente une perte d’appétit, nous lui proposons de fractionner son alimentation et de l’enrichir. Nous pouvons aussi relever ses plats (épices, sauces), adapter leurs textures en fonction des capacités de mastication et de déglutition. Ou, soigner davantage la présentation des aliments, ce qui suppose un gros travail en amont avec les équipes de restauration collective », note Magali Pons.
… prévenir la dénutrition et toute contrainte inutile
Face au patient cancéreux ou âgé, le deuxième objectif consiste à prévenir la dénutrition par la mise à disposition de repas enrichis en calories et en protéines pour prévenir ou limiter la fonte musculaire. Ou, en recourant à des compléments alimentaires oraux (CNO). « À l’hôpital, 30 à 45 % des patients sont dénutris ; ils sont encore plus nombreux en cancérologie. Beaucoup arrivent également déjà dénutris à l’hôpital. Nous pesons systématiquement le patient à son arrivée à l’hôpital, puis, très régulièrement : la vitesse de perte de poids reste un des meilleurs indicateurs de la dénutrition. Pour évaluer l’état nutritionnel du patient et orienter notre stratégie diététique, nous nous fondons sur les recommandations de la société francophone nutrition clinique et métabolisme (SFNEP) », affirme Magali Pons.
En fin de vie, la prise alimentaire est, avant tout, relationnelle : il faut apporter un maximum de confort au patient et accepter qu’il ne mange que pour se faire plaisir (ce qu’il veut, à son rythme). Mais aussi, accepter qu’il ne mange plus. « Il faut bannir le « forcing » alimentaire pour faire plaisir aux familles car l’organisme de la personne en fin de vie n’est plus capable d’utiliser les apports nutritionnels. L’obligation de manger ne fait que créer une contrainte inutilement agressive à un moment où les patients ont, au contraire, besoin d’écoute, de bienveillance et de respect », conclut Magali Pons.
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