À l’occasion de la Journée européenne de l’obésité, l’Association française d’étude et de recherche sur l’obésité (Afero) rapporte que près d’un tiers des Européens en surpoids ne réalisent pas qu’ils le sont, et estiment leur poids « normal ». Même phénomène de déni chez les personnes obèses : 80 % se disent en « surpoids ». Ce sont les résultats d’une enquête menée auprès de 14 000 personnes dans sept pays : la France, le Royaume-Uni, la Belgique, le Danemark, l’Allemagne, la Finlande et l’Italie, sous l’égide de l’European Association for the Study of Obesity (EASO).
La France n’échappe pas à ce sombre constat : 16 % des personnes se qualifiant comme « normales » sont en réalité en surpoids, et 28 % de ceux qui se disent « en surpoids » sont en fait obèses.
Enfin, un quart des Européens ne sait pas que l’obésité peut provoquer un diabète, de l’hypertension artérielle ou des maladies cardiaques, rapporte l’association, qui précise : « Les Français sous-estiment particulièrement l’impact de l’obésité : seulement 39 % considèrent que l’obésité sévère est un danger plus important pour la santé que le tabac. »
La chirurgie bariatrique pour les moins de 18 ans ?
Face à cette épidémie, la chirurgie bariatrique s’est révélée être une approche particulièrement efficace pour réduire l’obésité et le risque de diabète. Actuellement, en France, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de ne pas pratiquer de chirurgie bariatrique avant l’âge de 18 ans. A ce propos, le Collectif national des associations d’obèse (CNAO) a lancé un appel aujourd’hui pour revoir les recommandations en matière de chirurgie bariatrique, afin d’inclure les adolescents dès l’âge de 15 ans. Le CNAO reconnaît que « si l’enfant de moins de 12 ans ne doit effectivement pas être concerné par ce type de chirurgie » il n’en est pas de même pour les enfants plus âgés : « hors cas exceptionnel, les adolescents de 15 ans qui pèsent jusqu’à 180 kg doivent pouvoir bénéficier de cette chirurgie aux résultats spectaculaires en termes de qualité de vie ». Le collectif précise les conditions nécessaires pour réaliser l’opération en toute sécurité chez ces jeunes : que la chirurgie soit pratiquée uniquement dans des centres experts, et que l’adolescent « soit réellement motivé et l’équipe médicale assurée de sa capacité à suivre les recommandations notamment diététiques après l’opération. C’est pourquoi, une préparation nutritionnelle et éducationnelle doit être systématiquement pratiquée pendant au moins 6 mois avec, par exemple des réunions de groupe, supervisées par un médecin, une psychologue et un diététicien, où un adolescent qui a été opéré peut témoigner devant des patients qui vont être opérés ». Selon le CNAO, la HAS doit publier des recommandations relatives à la chirurgie bariatrique pédiatrique en septembre.
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