L’agriculture, en tant que premier budget de l’Union européenne, est l’objet de nombreuses attentions. Et ce particulièrement au moment où le budget de la période 2013-2020 est en discussion au Parlement européen. La Commission de l’Agriculture et du Développement Rural vient de dévoiler ses propositions pour la définition de la Politique Agricole Commune (PAC) pour la période allant de 2013 à 2020. S’il ne s’agit pas de « révolution ou de réforme radicale », comme le souligne l’eurodéputé Michel Dantin, membre de cette Commission, certaines priorités sont à revoir. Afin de préparer au mieux les discussions, deux rapports, le rapport George Lyon, datant de juillet 2010, et le rapport Albert Dess (juin 2011), qui ont tous deux été adoptés par le Parlement européen à une large majorité, ont été réalisés (1). La Commission a en outre publié une communication sur ce sujet, datée du 18 novembre 2010 et intitulée « La PAC à l’horizon 2020 : Alimentation, ressources naturelles et territoire – relever les défis de l’avenir » (2). « Il est très intéressant de noter que la question de l’alimentation revient au premier plan dans les objectifs de la PAC, constate Michel Dantin. Ce qui a été la fonction première de la PAC à partir de 1957, à savoir assurer la sécurité alimentaire des Européens, fait en effet son grand retour, cette idée ayant été reléguée au second plan après 1992 ». Pourquoi ce retour de l’aspect alimentaire ? « La crise économique et la flambée du prix des matières premières, en 2007-2008, puis de nouveau en 2010-2011, ont remis la peur de manquer au centre des préoccupations collectives, la hausse des prix ayant eu une incidence directe sur le budget des ménages », explique l’eurodéputé.
Défis majeurs.
La réforme de la PAC doit intervenir d’ici à 2013 et l’Union européenne, à travers cette PAC, doit faire face à un certain nombre de défis majeurs. Défi numéro un, celui de la sécurité alimentaire. « Il s’agit bien d’assurer, dans de bonnes conditions, l’alimentation de 500 millions d’Européens, tout en contribuant à répondre à la demande mondiale en denrées alimentaires », souligne Michel Dantin ; d’autant plus que cette dernière devrait, selon la FAO (3), augmenter de 70 % d’ici à 2050 – un chiffre colossal.
Autre défi : favoriser une agriculture davantage conforme aux exigences du développement durable, adaptée aux contraintes environnementales. « Bien que les émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole aient diminué de 20 % dans l’UE depuis 1990, des efforts supplémentaires peuvent et devront être consentis pour que les objectifs ambitieux que l’UE s’est fixés en matière d’énergie et de climat puissent être atteints », indique ainsi la Commission.
Troisième défi, enfin, assurer et préserver la présence de l’activité agricole sur l’ensemble du territoire européen, autrement dit, promouvoir l’équilibre territorial. Si certaines zones rurales ne sont plus totalement dépendantes du secteur agricole, « l’agriculture reste cependant un moteur essentiel de l’économie rurale dans la plupart des pays de l’UE », constate également la Commission.
Priorités alimentaires.
Si certaines évolutions sont à constater, la PAC 2013 ne devrait pas entraîner de changement radical sur les questions alimentaires, pour les producteurs comme pour les consommateurs. Parmi ces évolutions néanmoins, « des propositions devraient être faites afin de progresser sur la question qualitative, c’est-à-dire assurer une diversité de l’alimentation pour toutes les couches de la population », confie Michel Dantin. Une attention particulière sera ainsi accordée à la diversité des produits, et, par conséquent, à la diversification de la production.
Autre évolution, celle de la réciprocité des normes et de la reconnaissance des standards européens. « Le continent européen détient le cadre de règles en matière d’hygiène alimentaire le plus strict dans le monde, explique-t-il. L’objectif aujourd’hui, serait donc que les produits que nous importons de l’extérieur soient soumis au même type de règles, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. » Enfin, les propositions qui seront adoptées pour la PAC 2013 devraient apporter davantage de transparence dans la chaîne de production. « En effet, la question de la traçabilité est rendue de plus en plus complexe par l’allongement de la chaîne de production », ajoute l’eurodéputé. Un allongement qui, en toute logique, favorise les doutes des consommateurs. « Il y a une volonté certaine de favoriser des circuits plus courts. »
(1) Ces deux rapports sont consultables sur le site internet du parlement européen.
(2) Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des Régions. La PAC à l’horizon 2020 : Alimentation, ressources naturelles et territoires – relever les défis de l’avenir. Bruxelles, le 18 novembre 2010.
(3) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
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