L’INSTITUT de veille sanitaire (InVS) a rendu publics les résultats de la surveillance mise en place à la suite de l’introduction sur le marché français des boissons énergisantes Red Bull contenant de la taurine. Cette surveillance active, via les dix centres antipoison et de toxicologie (CAPTV), des signalements des effets indésirables, conclut à un faible nombre de cas rapportés de troubles associés à la consommation de Red Bull.
Dans un premier temps, une étude rétrospective conduite à partir des appels reçus par les CAPTV de janvier 2006 à juin 2008, a d’abord recensé les cas signalés liés au Red Bull. « Tous les cas étaient bénins et la symptomatologie présentée pouvait s’expliquer par la caféine présente dans les boissons énergisantes ou les autres produits consommés simultanément », explique l’InVS.
Enquête prospective.
Dans un deuxième temps, une enquête prospective a été mise en place afin de recueillir et de décrire précisément les appels reçus à partir du 15 juillet 2008. Les professionnels de santé (urgentistes, SOS médecins, SFMU ...) ont été incités à contracter les centres. Entre le 15 juillet et le 31 décembre, 23 cas d’exposition ont fait l’objet d’une notification. Pour 10 d’entre eux, soit il n’y avait aucun symptôme, soit les symptômes présentés ne pouvaient pas être attribués à la consommation de Red Bull. Parmi ceux-ci, deux arrêts cardiocirculatoires ont été signalés. Le premier chez un homme de 23 ans qui avait consommé 3 à 4 verres d’un mélange de vodka et de Red Bull dans une discothèque et qui présentait une alcoolémie à 1,2 g/l lors de son admission et pour lequel les explorations cardiologiques réalisées à distance de l’accident ont révélé un syndrome de Wolff-Parkinson-White. Le second chez un homme de 42 ans alcoolo-tabagique et consommateur occasionnel de cannabis, qui n’a pas survécu à l’arrêt cardiaque survenu dans une discothèque.
Dans les 13 autres cas, l’imputabilité des troubles imputables au Red Bull était possible ou probable. Les symptômes présentés déjà rapportés semblent en rapport à la prise de caféine ou à la consommation d’alcool. Cinq cas correspondaient à des symptômes de type neurologique : paresthésies latéralisées du bras, crises convulsives et 3 cas d’accident vasculaire cérébral survenus chez des consommateurs de Red Bull âgés de moins de 30 ans. « Dans ces 3 observations, la responsabilité du Red Bull est douteuse. Ce type d’accident n’a pas été rapporté dans les centres antipoison de plusieurs pays voisins de la France ; par ailleurs, comme les accidents vasculaires cérébraux, même rares chez les individus jeunes, ne sont pas exceptionnels (environ 5 000 cas par an chez les moins de 45 ans), l’association entre Red Bull et AVC pourrait n’être qu’une coïncidence », souligne l’InVS.
Surveillance passive.
L’Institut s’appuie par ailleurs sur l’évaluation de risque publiée récemment qui concluait à l’innocuité des doses journalières de taurine de 3 g/j. Aucune étude parmi la douzaine d’études réalisées chez l’homme ne montrait d’effets indésirables communs à la suite d’expositions jusqu’à 12 g/j et jusqu’à 12 mois. L’avis de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) du 15 janvier 2009, émis à demande de la Commission européenne, va dans le même sens, concluant que l’exposition à la taurine et au d-gluconolactone via la consommation régulière de boissons énergétiques ne devait pas susciter d’inquiétude en termes de sécurité.
Le dispositif mis en place en France ne permettait pas de détecter spécifiquement les effets liés à une consommation chronique de Red Bull. Une surveillance passive des expositions aux boissons énergisantes, dont le Red Bull, est maintenu par le biais de la réalisation d’interrogations périodiques rétrospectives du système d’information des CAPTV.
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