Après les fraises en 2013, Générations futures s’est penchée sur le cas de la salade, l’un des légumes très consommés des Français où l’on retrouve le plus de résidus de pesticides.
Dans le cadre du cinquième volet de son enquête EXPPERT, l’association a fait analyser par le laboratoire Fytolab/Primoris 31 échantillons de salades achetées de façon aléatoire dans des supermarchés de l’Oise et de la Somme entre mai et juillet derniers. La plupart des salades (29) était d’origine France, les deux autres provenant d’Espagne et d’Italie.
Sur les 31 échantillons collectés par Générations futures - tous issus de l’agriculture conventionnelle - près de 81 % contenaient au moins un résidu de pesticide. À titre de comparaison, une enquête menée dans les mêmes conditions par la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a permis de détecter la présence de pesticides dans près de 58 % d’une trentaine d’échantillons de salades.
Substances interdites
« Dans le cadre de notre enquête EXPPERT, on a retrouvé 117 résidus au total, soit en moyenne près de quatre résidus par salade, sans tenir compte des résidus de bromure de méthyl dont on est pas capable de prouver l’origine agricole ou naturelle », souligne François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Sur les 117 résidus de pesticides mis en évidence dans les échantillons de l’enquête, 65 constituent des perturbateurs endocriniens potentiels. Et parmi les dix matières actives les plus fréquemment retrouvées, sept sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (cyprodinyl, fludioxonyl, dithiocarbamates, pencycuron, propamocarb, propyzamide, deltamethrine).
Au total, près de 68 % des échantillons contenaient au moins un résidu de pesticides perturbateurs endocriniens potentiels. Par ailleurs, cinq échantillons contenaient une ou plusieurs substances actives interdites ou interdites d’usage, précise Générations futures.
Règlement européen en stand-by
L’enquête ne prétend pas constituer le reflet exact de la présence de résidus de pesticides dans les salades vendues en France. Toutefois, ces résultats « préoccupants » témoignent de la « nécessité à appliquer au plus vite les décisions prises dans le cadre du règlement européen sur les pesticides et lors de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens », conclut l’association.
« La ministre de l’Écologie a déjà pris position dans des conseils européens de l’environnement. Il faut vraiment qu’elle accélère les choses en étant ferme avec des pays comme l’Allemagne ou l’Angleterre qui ont des intérêts extrêmement importants liés à l’agro-chimie et qui font tout pour que le règlement ne soit pas appliqué », déclare François Veillerette.
« Si la commission européenne est faible, on risque d’avoir entre zéro et deux pesticides perturbateurs endocriniens qui sortent du marché. Il n’y aurait alors aucun effet en termes de protection de la santé publique », craint le porte-parole de l’association.
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