L’homologation européenne du glyphosate, molécule active du désherbant Round Up, arrive à son terme le 30 juin 2016 après 20 ans d'autorisation. Or, malgré les avis de l'OMS et du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui, en mars 2015, l'ont classé comme « cancérogène probable » pour les humains, la Commission européenne propose son renouvellement.
L'Agence européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) a de son côté conclu fin octobre à un potentiel « cancérogène improbable ». Du coup, la controverse scientifique, alimentée par les ONG et les lobbys, bat son plein.
Les intérêts économiques sont énormes. Cet herbicide est le plus vendu au monde (25 % du marché). Le brevet détenu par Monsanto étant tombé dans le domaine public en 2000, la molécule est aujourd'hui présente dans de multiples produits, bien au-delà du seul Round Up.
Coup de théâtre en mai : l'OMS, avec la FAO, ont publié une nouvelle étude mettant, cette fois-ci, en doute son effet cancérogène dans l'alimentation. Afin de favoriser un consensus, la Commission a alors a proposé un renouvellement restreint à 7 ans. Néanmoins pour la seconde fois, le 19 mai 2016, le vote a été repoussé. Il nécessite une majorité qualifiée. Et plusieurs pays dont la France, l'Italie, la Suède, la Finlande, les Pays Bas, le Danemark… restent fermement contre.
Bref, alors que Bruxelles s'est engagée à interdire à l'avenir les perturbateurs endocriniens, le glyphosate, classé comme tel en France, pourrait ne pas être retiré du marché européen.
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