Mycoplasma pneumoniae est une cause fréquente de pneumonie communautaire, habituellement peu sévère et d’évolution spontanément favorable. L’incidence des infections respiratoires à mycoplasme semble plus élevée chez les enfants. Rares avant 4 ans, elles sont plus fréquentes chez les grands enfants et les adolescents. Les infections semblent saisonnières avec des cycles tous les 3 à 7 ans.
Leur épidémiologie a été modifiée par l’introduction de la vaccination contre le pneumocoque chez le nourrisson. « On a observé une diminution des pneumonies et pleurésies à pneumocoques dont les sérotypes sont ciblés par le vaccin et il semble que le mycoplasme pneumoniae prenne la place laissée par le pneumocoque » explique le Dr Philippe Minodier (Urgences enfants, Hôpital Nord, Marseille). La transmission interindividuelle se fait par les gouttelettes de sécrétions respiratoires. L’atteinte respiratoire est peu spécifique et ne permet pas de poser avec fiabilité le diagnostic d’infection causée par Mycoplasma pneumoniae plutôt que par d’autres pathogènes tels que les virus respiratoires ou d’autres bactéries. Les symptômes associent fièvre et toux, généralement sèche, persistante au-delà de 7-10 jours. Le début est souvent progressif, associant une sensation de malaise, des céphalées, des maux de gorge et ressemble à une infection virale des voies aériennes. Le plus souvent, c’est devant une toux qui perdure et devient paroxystique ou nocturne que le patient consulte. Une douleur dans la poitrine et l’absence de sibilants à l’auscultation semblent en faveur d’une infection à mycoplasme. La relation entre infection à mycoplasme et exacerbations d’asthme ou asthme chronique est suspectée et fait l’objet de nombreuses études. Une petite bactérie difficile à mettre en évidence « La caractérisation de Mycoplasma pneumoniae est difficile », souligne le Dr Philippe Minodier. Ses caractéristiques microbiologiques le rendent difficilement cultivable en laboratoire. Deux types de tests diagnostiques peuvent être utilisés : la sérologie spécifique (anticorps IgM) et la PCR dans des prélèvements respiratoires (frottis nasopharyngé). Cependant, la présence d’IgM n’est pas toujours une indication d’infection récente et l’interprétation de la PCR doit être prudente en raison du taux de portage nasopharyngé du mycoplasme fréquent (21 à 56 % chez des enfants sains) et parfois prolongé jusqu’à 4 mois. « Il faut être très prudent sur l’interprétation d’une PCR positive sur des sécrétions nasopharyngées. Dès lors, en pratique, la cible privilégiée de l’antibiothérapie au cours d’une pneumopathie chez l’enfant, même vacciné, reste le pneumocoque et le traitement recommandé est l’amoxicilline à doses fortes », déclare le Dr Philippe Minodier. En l’absence d’amélioration sous traitement au bout de 48-72 heures, la prescription de macrolides est alors indiquée.
Des atteintes extra-respiratoires sont possibles (jusqu’à 25 % des cas). Elles touchent principalement le système nerveux (méningites, encéphalites, syndrome de Guillain-Barré) avec des conséquences parfois sévères. Une atteinte cutanéo-muqueuse (rash érythémateux, exanthème) survient dans 1 à 5 % des infections à mycoplasme. Elles sont généralement bénignes et se résorbent sans complication. Une atteinte muqueuse (buccale, oculaire, uro-génitale) rare est décrite sous le terme de « Mycoplasma pneumoniae associated mucositis » (MPAM) ou syndrome de Fuchs.
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