Ce sont surtout les adolescents et les jeunes adultes qui sont les plus concernés par les conséquences négatives de la pandémie, des mesures de confinement et des restrictions des interactions sociales et des libertés.
« La demande de soins et les indications d’hospitalisation ont explosé à l’automne 2020 et cette tendance s’est accentuée jusqu’à aujourd’hui », a rapporté la Pr Angèle Consoli, pédopsychiatre à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris. On assiste à une augmentation des troubles anxieux et dépressifs, des idéations et des gestes suicidaires, des troubles du comportement alimentaire et des troubles somatoformes, sans oublier les violences intrafamiliales, avec 32 % de signalements supplémentaires via le 119, deux semaines après le confinement.
Le suivi épidémiologique réalisé par Santé Publique France (SPF) a confirmé les alertes données par le terrain, avec une nette augmentation des passages aux urgences chez les moins de 15 ans pour troubles de l’humeur et des hospitalisations après passage aux urgences, qui ont par exemple augmenté de 80 % au cours de la semaine du 18 janvier 2021.
À court et à plus long terme
Les expériences acquises lors des précédentes épidémies (Sars, Mers, Ebola) avaient déjà souligné l’impact psychologique négatif des quarantaines sur la santé mentale, à court comme à plus long terme. « La survenue de manifestations psychologiques réactionnelles chez l’enfant et l’adolescent n’est pas univoque, la cause n’en est pas unique, a rappelé la Pr Angèle Consoli. Elle est souvent liée à des boucles d’interaction entre l’individu et son environnement, et apparaît très en lien avec les réactions parentales. » Les facteurs de stress sont en temps normal compensés par des facteurs modérateurs, que sont la famille, les relations, l’école et éventuellement les soins, facteurs qui ont tous été affectés par les mesures. Les inquiétudes liées à la pandémie, au risque d’être malade ou qu’un parent soit malade, jouent aussi un rôle dans la survenue des manifestations, pas toujours faciles à interpréter. C’est la rupture marquée avec le fonctionnement antérieur qui doit constituer un signal d’alerte.
« Le développement des téléconsultations a permis de partiellement répondre à la demande soins, les services se sont réorganisés, mais il faudrait un véritable plan Marshall pour la santé mentale de nos enfants, qui méritent des soins de qualité », a plaidé la Pr Consoli.
exergue : Il faudrait un véritable plan Marshall pour la santé mentale de nos enfants
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