Les pleurs sont la seule manière pour le nourrisson de s’exprimer et de communiquer et il faut bien distinguer les pleurs physiologiques des pleurs excessifs.
Les premiers mois de vie, certains enfants présentent de longues périodes de pleurs intenses, sans raison apparente, en dehors des heures de repas. On parle de coliques si les pleurs sont excessifs : pleurs durant plus de 3 heures/jour, pendant plus de 3 jours/semaine, depuis plus d'une semaine, chez un nourrisson indemne d’autre maladie (critères de Rome IV). Ces pleurs peuvent s’accompagner d’érythrose du visage, d’hypertonie, d’une position jambes repliées et apparaissent souvent en fin de journée. Ils touchent les enfants nourris au sein comme au biberon. Le diagnostic repose sur l’interrogatoire et l’examen clinique qui vérifie l’absence de retard de croissance staturo-pondéral et élimine une étiologie organique. Aucun examen complémentaire n’est en règle, nécessaire. « Les coliques du nourrisson apparaissent 2 semaines après la naissance et disparaissent au bout de 16 semaines environ », précise le Dr Hugues Pflieger, pédiatre à Strasbourg.
Une origine multifactorielle
Les symptômes sont d’autant plus difficiles à vivre pour la famille qu’il n’existe pas d'explication convaincante à donner.
L'origine des coliques, peu connue, est sans doute multifactorielle : hypersensibilité intestinale, dysbiose (déséquilibre du microbiote intestinal), cycle veille sommeil non réglé, anxiété des parents, voire terrain migraineux le plus souvent maternel. Pour certains, les pleurs seraient liés à un reflux gastro-œsophagien ou à une intolérance au lactose.
Rarement, elles peuvent être secondaires à une allergie aux protéines du lait de vache : en cas de signes évocateurs et d'antécédents familiaux d’atopie, on essaiera un régime d’éviction. « En fait, environ un quart des nourrissons ont une ou plusieurs pathologies fonctionnelles (reflux, dyschésie, constipation…). Toutes peuvent être suspectées d’être à l’origine des coliques alors qu’elles ne sont que concomitantes… », explique le Dr Hugues Pflieger.
Faire preuve d’empathie
Les médicaments (paracétamol, inhibiteurs de la pompe à protons…) sont inefficaces. Il faut rassurer les parents avec empathie et expliquer la nature bénigne et le caractère transitoire des coliques, sans négliger la réalité du vécu douloureux pour la famille. « Et, revenir à des gestes simples et des méthodes ancestrales qui peuvent soulager le nouveau-né : ‘manger, boire, changer, câlin, dodo’. On couvre ainsi la majorité des besoins du nourrisson », rappelle le Dr Hugues Pflieger. Parmi les conseils à donner aux parents : prendre le nourrisson dans les bras en le berçant, prendre du temps pour faire le faire téter lentement avec des pauses, le maintenir en position verticale lors des tétées, donner la tétée ou le biberon dans le calme, changer de biberon ou de tétine pour diminuer l’aérophagie, masser le ventre pour atténuer la distension abdominale… La prise en charge diététique est guidée par les symptômes associés. En cas de régurgitations fréquentes, on conseille un lait pré-épaissi ; en cas d’allergie, des laits hypoallergéniques à base de protéines hydrolysées… La phytothérapie (sirop contenant fenouil, fleur d’oranger, tilleul), certains probiotiques (Lactobacillus reuteri…) peuvent avoir un impact bénéfique.
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