Le vaccin thérapeutique Tedopi dans le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) avancé ou métastatique, en 3e ligne de traitement, permet une diminution du risque de décès et une meilleure qualité de vie par rapport à la chimiothérapie, selon l’étude de phase 3 Atalante-1. Le vaccin est efficace chez des patients porteurs du gène HLA-A2, présent dans la moitié de la population.
Les résultats, publiés dans Annals of Oncology ce 11 septembre, ont été présentés en conférence de presse virtuelle par la société française OSE Immunotherapeutics.
Les vaccins en oncologie représentent une nouvelle classe thérapeutique en plein développement. Ces vaccins thérapeutiques ont la capacité d’apprendre au système immunitaire à reconnaître spécifiquement des antigènes sur les cellules tumorales et à les attaquer.
Cinq antigènes tumoraux
Le vaccin Tedopi est un vaccin ciblant cinq antigènes tumoraux permettant l’activation des lymphocytes T spécifiques de la tumeur. Dans 95 % des cas, les tumeurs expriment au moins un de ces cinq antigènes. Tedopi est efficace chez les patients exprimant le gène HLA-A2, présent chez environ la moitié des patients.
D’importants progrès ont déjà été réalisés avec les inhibiteurs de checkpoint (anti-PD1, anti-PDL1) dans les cancers métastatiques, à un stade avancé. Toutefois, de nombreux patients ne répondent pas d’emblée à ces traitements ou rechutent.
C’est dans ce contexte que l’étude Atalante-1 a été menée chez des patients atteints de CPNPC métastasé. Les patients ont reçu soit Tedopi soit un traitement standard de chimiothérapie (docétaxel ou pémétrexed) utilisé après échec d’un inhibiteur de checkpoint (IPC). Le vaccin prêt à l’emploi a été administré par voie sous-cutanée, initialement toutes les 3 semaines, puis toutes les 8 semaines pendant un an, puis toutes les 12 semaines.
L’étude, qui n'est pas allée au terme du recrutement en raison du Covid-19, a inclus 219 patients dans neuf pays européens et aux États-Unis (139 dans le groupeTedopi et 80 avec chimiothérapie). La population d’intérêt en résistance secondaire aux inhibiteurs de checkpoint (n = 118) a été identifiée comme la population principale d’analyse de l’étude (patients en échec à une chimiothérapie à base de platine suivie par un traitement par IPC d’au moins 3 mois).
Diminution de 41 % du risque de décès
Tedopi a montré un ratio bénéfice/risque favorable par rapport au traitement standard. « Tedopi est le premier vaccin contre le cancer à montrer des résultats positifs sur la survie dans un essai de phase 3 randomisé, en troisième ligne de traitement chez des patients atteints d’un CPNPC avancé ou métastatique », souligne le Pr Benjamin Besse (IGR, Villejuif) et investigateur principal de l’étude.
La médiane de survie s'est révélée de 11,1 mois avec Tedopi versus 7,5 mois avec le traitement standard (p = 0,017). Le risque de décès est diminué de 41 % avec le vaccin versus la chimiothérapie. Au total, 44 % des patients vivaient encore un an après le début de Tedopi versus 27,5 % avec le docétaxel. Enfin, moins d’effets indésirables significatifs ont été observés avec le vaccin.
L’essai pivot de phase 3 confirmatoire, en cours de préparation, est prévu pour un enregistrement de Tedopi en résistance secondaire aux IPC, cette fois en deuxième ligne de traitement du CPNPC. D’autres études de phase 2 sont en cours avec Tedopi dans les cancers de l’ovaire et du pancréas.
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