Congrès de l’ERS : un lien entre vessie hyperactive et apnée du sommeil

Publié le 03/09/2012
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Crédit photo : PHANIE

Le traitement de l’apnée du sommeil pourrait-il améliorer l’hyperactivité vésicale féminine ? C’est en tout cas ce que suggère une étude qui montre une association entre les deux pathologies. Ce travail est présenté aujourd’hui à Vienne au congrès de l’ERS (European Respiratory Society).

L’hyperactivité vésicale est caractérisée par une augmentation de la fréquence des mictions, une incontinence et une nycturie (fréquents éveils nocturnes pour uriner). La nycturie est également une manifestation du syndrome d’apnée du sommeil. Pourtant, très peu d’études ont cherché un lien entre hyperactivité vésicale et apnée du sommeil. C’est dire tout l’intérêt du travail conduit par l’équipe de Nuria Grau (hôpital del Mar, Barcelone, Espagne), dont les résultats ont été présentés au congrès de l’ERS.

L’étude a porté sur 72 femmes adressées dans un centre du sommeil pour suspicion de syndrome d’apnée du sommeil. Toutes les femmes ont rempli un questionnaire concernant 4 symptômes associés à leur contrôle vésical : urgenturie, fréquence des mictions, incontinence, nycturie. Elles devaient par ailleurs chiffrer la gêne associée à ces manifestations.

Les résultats des questionnaires étaient analysés et cotés sur deux échelles afin d’évaluer, d’une part, la sévérité des symptômes et, d’autre part, l’inconfort associé à ces quatre variables (scores de 1 à 3 pour chaque item).

Sur les 72 femmes adressées au centre, 62 présentaient effectivement un syndrome d’apnée du sommeil. Par rapport aux autres, ces femmes présentaient des scores plus élevés de prévalence des symptômes associés au contrôle vésical et de la gêne associée. En effet, dans le groupe des femmes ayant un syndrome d’apnée du sommeil, le score moyen des symptômes était de 5/12 (contre 3/12 pour les femmes n’ayant pas d’apnée du sommeil) ; et le score moyen de la gêne associée était de 4/12 contre 1/12 dans l’autre groupe.

Essai de traitement par pression positive

« En Europe, l’hyperactivité vésicale a une prévalence de 16 % chez les femmes de plus de 40 ans, avec une altération de la qualité de vie, indique Nuria Grau, principal auteur. Les résultats de cette étude montrent que le contrôle vésical pourrait être associé à l’apnée du sommeil, mais nous ne savons pas s’il existe une relation de cause à effet. La prochaine étape de notre recherche est d’étudier le rôle du traitement par pression positive chez ces patientes et son impact sur les signes d’hyperactivité vésicale. »

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : lequotidiendumedecin.fr