Dévoilés à l’occasion du 24e Congrès de pneumologie de langue française (CPLF) qui se tient en ce moment à Paris du 24 au 26 janvier, les premiers résultats d'un sondage mené auprès de 502 patients asthmatiques sur le thème de la prise en charge, révèlent un défaut d’accès et d’orientation des patients asthmatiques vers les spécialistes.
Cette étude sur le parcours de soins a été menée à l’initiative d’un comité d’experts regroupant la Société de pneumologie de langue française (SPLF), la Fédération française de pneumologie (FFP), la Fondation du Souffle, la Société française d'allergologie (SFA), la Société pédiatrique de pneumologie et d'allergologie (SP2A), Asthme et Allergie et la Fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAIR).
Dans ce sondage, si 65 % des patients asthmatiques sont suivis par leur médecin traitant, 40 % n’ont jamais consulté un spécialiste. Ce chiffre est plus élevé si le patient vit dans une commune rurale et dans les villes moyennes où il monte à 39 %. Les principales raisons sont un accès difficile au spécialiste (29 %), principalement dû au long délai de rendez-vous (72 %) ou à l’absence de spécialiste à proximité (24 %).
« Or, il est recommandé que le patient voie au moins une fois un spécialiste au cours de sa prise en charge et bénéficie d’un suivi fonctionnel respiratoire régulier en cas d’asthme persistant », a déclaré le Pr Nicolas Roche, président de la Société de pneumologie de langue française. Certains patients n’ont jamais eu d’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR). Si 27 % des personnes interrogées se sont déjà rendues aux urgences, cela concerne 37 % des moins de 34 ans. « Une meilleure prise en charge pourrait limiter le recours aux urgences. » De plus, 20 % des patients asthmatiques ont déclaré avoir déjà été hospitalisés pour leur asthme (44 % en cas d’asthme sévère).
Améliorer le parcours de soins
Des progrès restent à faire dans le partage de l’information entre la ville et l’hôpital. Au service de pneumologie du CHI de Montfermeil, alors que la majorité des patients intègrent l'école de l'asthme de l'hôpital, les messageries sécurisées sont en train de se développer. Parmi les projets, l’élaboration d’un livret de liaison de la structure d’éducation thérapeutique vers le médecin généraliste. Son but : poursuivre le travail sur les objectifs pédagogiques engagés. Le médecin a ainsi une base et peut interroger le patient et l’évaluer sur certaines compétences.
Coopération avec les pharmaciens hospitaliers
De plus en plus, les pharmaciens hospitaliers sont inclus dans les équipes des services de pneumologie afin d’expliquer au patient l’ordonnance. Une expérimentation de coopération entre pneumologies et pharmaciens hospitaliers a été menée dans un service de pneumologie au CHU de Lille afin de sécuriser le parcours de soins en travaillant sur les points critiques de transition (entretiens pharmaceutiques réalisés à l’admission et à la sortie du patient).
Au total, 37 patients ont été inclus et 49 erreurs ont été identifiées par rapport au traitement à domicile, soit 1,3 ± 1,2 erreur par patient. Les résultats montrent que les interventions du pharmacien, via les conciliations médicamenteuses, permettent de corriger de nombreuses erreurs, notamment les posologies inadéquates, l'administration inappropriée ou encore l'arrêt du traitement.
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