5 % des patients asthmatiques présentent un asthme sévère et environ 50 % d'entre eux ont une inflammation bronchique éosinophilique. « La présence d'un nombre élevé d'éosinophiles dans le sang (≥ 300/µL) est corrélée à une aggravation des symptômes de l'asthme, une fonction respiratoire impactée et des exacerbations plus fréquentes », a expliqué le Pr Patrick Berger (CHU de Bordeaux). Le recours à la corticothérapie orale sur une longue période est fréquent pour contrôler les symptômes de l'asthme sévère ce qui expose les patients à des effets délétères sur le long terme. « Ils peuvent présenter un risque augmenté d'ostéoporose, d'hypertension, de diabète ou encore de maladies cardiovasculaires », a souligné le Pr Arnaud Bourdin (CHRU de Montpellier). « Avec l'arrivée des biothérapies, nous disposons de nouvelles options thérapeutiques aussi efficaces, ayant une action plus ciblée ».
Une déplétion rapide des éosinophiles
L'interleukine-5 est la principale cytokine intervenant dans l'activation, la maturation, la survie et la migration tissulaire des éosinophiles.
Fasenra (benralizumab) est le premier traitement ciblant directement le récepteur de l'IL5 ce qui entraîne un arrêt de la prolifération des éosinophiles. De plus, il présente une affinité élevée pour un des principaux récepteurs (FcγRIIIa) des cellules NK (Natural Killer) ce qui amplifie le recrutement des cellules NK et entraîne une apoptose accrue des éosinophiles et des basophiles. Cette caractéristique permet d'obtenir une déplétion rapide et quasi-totale des éosinophiles après quatre semaines de traitement. Cette déplétion s'est maintenue pendant la durée des études (étude SIROCCO, 48 semaines et étude CALIMA, 56 semaines).
Ces deux études ont montré une réduction significative du nombre d'exacerbations annuelles (de 51 % dans l'étude SIROCCO). Le risque de survenue d'une exacerbation diminue de 40 % tandis que le risque de survenue d'une exacerbation nécessitant une consultation aux urgences ou une hospitalisation chute de 63 %.
Une troisième étude, ZONDA, a montré une réduction des doses de corticostéroïdes oraux utilisés tout en maintenant le contrôle de l'asthme. Plus de 52 % des patients ont pu atteindre un sevrage complet des corticoïdes.
Les évènements indésirables les plus fréquents sont les infections des voies respiratoires supérieures et une aggravation de l'asthme.
La dose recommandée est de 30 mg par injection sous-cutanée une fois toutes les 4 semaines pour les 3 premières doses, puis une fois toutes les 8 semaines par la suite. La décision de poursuivre le traitement ou non doit être réévaluée au moins une fois par an.
Conférence de presse organisée par AstraZeneca.
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