MALGRÉ la gêne ressentie par de nombreux patients souffrant d’hyperactivité vésicale (HAV), nombreux sont réticents à en parler à leur médecin.
Une enquête menée par la branche santé de TNS-Sofres (à l’initiative des laboratoires Astellas) permet de mieux préciser l’épidémiologie des troubles et leur prise en charge. Sur les 12 000 questionnaires (avec le score USP développé par l’AFU) adressés par voie postale, plus de 9900, dont 52,2 % envoyés par des femmes, ont pu être exploités.
Globalement, 13,6 % des sujets souffraient d’HAV (besoin urgent de se précipiter aux toilettes pour uriner plusieurs fois par semaine ou par jour). Ce taux augmentait avec l’âge (16 % chez les plus de 40 ans). Quatre personnes sur dix (42,2 %) déclaraient avoir consulté un médecin pour ce motif, plus souvent des hommes (47,7 %) que des femmes (38,6 %), probablement par crainte d’une pathologie prostatique. Et, bien qu’ayant consulté, seuls 27 % des patients ont bénéficié d’une prise en charge thérapeutique, 7,2 % d’un traitement médicamenteux.
Au total, 87 % des sujets ayant une HAV n’ont jamais été traités pour leurs symptômes. Ainsi, il semble important de poursuivre les efforts de sensibilisation sur ces troubles et les possibilités de prise en charge et ce d’autant qu’une enquête menée parallèlement en Belgique auprès de médecins généralistes confirme l’impact négatif des troubles sur la vie quotidienne chez une femme sur six.
Chez les patients en échec d’un traitement anticholinergique, la stimulation transcutanée du nerf tibial (TENS) apparaît comme une technique efficace, bien tolérée et peu invasive. Elle a été évaluée de façon prospective chez 29 patients (27 femmes et deux hommes) ayant une HAV (idiopathique dans 90 % des cas) et âgés en moyenne de 69 ans. Le protocole comportait une première séance d’apprentissage de l’utilisation du neurostimulateur avec un infirmier spécialisé, puis une séance quotidienne de 20 minutes. Une amélioration de la symptomatologie urinaire (évaluée par les scores UPS -urinary symptom profile- et MHU -mesure du handicap urinaire) a été rapportée chez 41 % des patients ; la réduction des deux scores a été très nette (au moins 50 %) chez 34,5 % des patients. Ces bénéfices se maintiennent tout au long du suivi (7,3 mois en moyenne). « Ces données, qui doivent être confirmées à plus long terme confèrent à la TENS une place intermédiaire dans l’arsenal thérapeutique, avant le traitement de deuxième intention », a estimé le Dr M. Ammi lors de la présentation de cette étude.
La thérapie cellulaire est une voie thérapeutique en plein développement et un nouveau procédé consistant à implanter, sans phase de culture préalable, des myofibres et leurs cellules satellites dans la paroi urétrale a été évalué dans un essai clinique de phase I. « L’implantation directe présente l’avantage potentiel de ne pas altérer le potentiel myogénique des cellules », a expliqué le Dr René Yiou. Cinq hommes et cinq femmes souffrant d’une incontinence urinaire sévère par insuffisance sphinctérienne urétrale ont été inclus dans cet essai, dont les résultats préliminaires démontrent qu’il est possible de générer, par ce biais, une nouvelle activité musculaire périurétrale. Alors qu’une amélioration des critères urodynamiques a été observée chez les patients des deux sexes, les effets cliniques, stables avec un an de recul, n’ont été rapportés que chez des femmes (deux considérées comme guéries et deux répondeuses).
Session "Incontinence urinaire et statique pelvienne : un large éventail thérapeutique", modérée par les Drs Florence Cour (Suresnes) et Éric Mandron (Le Mans).
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