HBP

Prostate : pousser pour pisser

Publié le 02/05/2013
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Crédit photo : PHANIE

DEVOIR POUSSER pour uriner : ce signe d’obstruction est habituellement accompagné, au commencement de l’hypertrophie bénigne de prostate (HBP), de signes irritatifs. Analyse des symptômes du bas appareil urinaire pour une prise en charge sur mesure avec le Pr Arnauld Villers, service d’urologie au CHRU de Lille.

« Pousser pour pisser » en langage patient, ou dysurie en langage médecin, le débit urinaire est faible et le patient obligé de pousser pour initier, faciliter et/ou finaliser la miction. Plus gênantes, les mictions en plusieurs temps, à quelques secondes d’intervalle, ou lorsque le besoin d’uriner revient rapidement ensuite, avec une seconde miction importante, l’équivalent du résidu post-mictionnel.

Symptômes irritatifs.

Gênants encore, les symptômes irritatifs, témoins toutefois d’une activité persistante du détrusor à l’origine d’ondes de contraction de la vessie, comme l’impériosité, la pollakiurie, le jour et la nuit. Présents au début de l’obstruction, ils s’atténuent, voire disparaissent au fil du vieillissement de la vessie, devenue moins contractile après des années de lutte contre l’obstacle prostatique. Ne restent alors que les signes obstructifs et un résidu post-mictionnel, souvent méconnu du patient, qui élève le risque de complications : une rétention aiguë (au-delà de 500 ml), une infection urinaire fébrile (toujours associée chez l’homme à une infection prostatique), plus rarement des calculs de stase, des diverticules de vessie, etc.

Au stade de la dysurie et de la pollakiurie, surtout nocturne (parce que s’inverse avec l’âge le nycthémère de la diurèse), une échographie (bladder scan en consultation spécialisée) quantifie le résidu.

Pour atténuer ou résoudre la dysurie, on peut conseiller d’uriner systématiquement toutes les deux heures par exemple de façon à éviter que la vessie soit trop distendue (ce qui empêche une bonne contraction). Un traitement médical (α-bloquants, notamment sur une vessie contractile, ou inhibiteurs de la 5α-réductase) ou chirurgical (résection chirurgicale à l’anse électrique ou par laser de l’adénome par voie trans-urêtrale, ou chirurgicale par voie haute) est proposé. Les indications respectives de l’une ou l’autre option thérapeutique étant à discuter en fonction du risque de complications, et ce, quel que soit l’âge si la personne est encore active. En cas de sédentarité, les inhibiteurs de la 5α-réductase sont préférés qui stabilisent la croissance de l’adénome.

Dans tous les cas, la phytothérapie peut être utile, dénuée des effets indésirables des α-bloquants (troubles de l’éjaculation).

* Pr Villers : pas de lien d’intérêts.

• Dr BRIGITTE BLOND

Source : Le Quotidien du Médecin: 9239