Déficits et carences martiales

Des preuves dures comme fer ?

Publié le 10/06/2016
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Infections à répétition, troubles cognitifs… De nombreux risques sont attribués aux déficits et aux carences martiales incitant à la supplémentation large des jeunes enfants. Pourtant, peu de données scientifiques étayent ces pratiques.

Des protéines impliquées dans le métabolisme du fer comme la ferroportine ont un effet bactériostatique et le fer est un nutriment pour de nombreuses bactéries. « Il paraît donc raisonnable de penser qu’il existe un lien entre déficit en fer et risque infectieux », estime le Pr Dominique Turck (Lille). Reste qu’au niveau clinique, aucune donnée ne l’affirme. « Le principe longtemps enseigné selon lequel un manque de fer justifie une supplémentation pour diminuer le risque infectieux, s’il n’est peut-être pas faux, n’est en tout cas pas démontré. » Les données sont plus concluantes en cas de carence responsable d'anémie, quelques études mettant en évidence un risque d’OMA et d’infection respiratoires multiplié de 2 à 6 selon les études.

Le constat est le même sur le plan cognitif avec, globalement, aucune association démontrée entre déficit en fer et troubles cognitifs ou psychomoteurs mais, en revanche, un lien établi en cas d’anémie ferriprive.


Source : lequotidiendumedecin.fr