La lucite hivernale bénigne, une photodermatose sous-estimée

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Publié le 15/01/2021
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La lucite hivernale bénigne (LHB) appartient aux lucites idiopathiques, groupe de dermatoses inflammatoires dont le mécanisme est mal connu, comme la lucite estivale bénigne, la photodermatose printanière juvénile, etc. Comme son nom l’indique, elle est dans la majorité des cas bénigne, mais est certainement sous-estimée et volontiers confondue avec d’autres dermatoses.

« Elle touche avec prédilection l’enfant, et nécessite trois conditions pour se développer : une exposition au froid, un fort rayonnement solaire, et ce à une altitude au-delà de 1 300 m (augmentation des UV et réfractance de la neige) » rappelle le Dr Henri Adamski (CHU de Rennes). Elle se manifeste rapidement, dès le premier jour d’exposition, après des sensations de picotements ou de cuisson par l’apparition de placards érythémateux parfois très inflammatoires avec œdèmes et parfois associés à des vésicules au niveau du visage. Elle disparaît en quelques jours avec l'arrêt de l’exposition aux facteurs déclenchants mais récidive dans les mêmes conditions. Elle peut être associée à une lucite estivale bénigne et, semble-t-il, à une dermatite atopique. Le traitement est essentiellement préventif, avec l’application répétée de produits de protection solaire 50+. Seules les rares formes sévères ou qui soulèvent un doute étiologique peuvent relever d’une exploration photobiologique, qui sera négative en l’absence de reproduction des trois facteurs déclenchants.

Diagnostics différentiels

La lucite hivernale bénigne doit être distinguée des photodermatoses par agent sensibilisant et d’autres lésions induites par la lumière ou par le froid, telles que les engelures secondaires à une exposition prolongée au froid et concernant les extrémités, ou les panniculites se développant chez les enfants exposés de façon prolongée au froid. La photodermatose printanière juvénile (PPJ), déclenchée par une exposition au soleil et au froid, se développe sur l’hélix des oreilles. Enfin les photodermatoses par des agents sensibilisants – médicaments par voie générale ou topique, y compris les filtres solaires ! – ne sont pas liées au froid, et en cas de doute peuvent faire l’objet d’un bilan photobiologique. 


Source : lequotidiendumedecin.fr