Contrairement à d’autres signes climatériques, qui tendent à s’atténuer avec le temps, le syndrome génito-urinaire de la ménopause (Sgum, ex-atrophie vulvovaginale) s’aggrave progressivement avec les années post-ménopausiques. « Son traitement vise à soulager un ensemble de symptômes périnéaux associés à une hypo-œstrogénie, qui touche entre 25 et 50 % des femmes ménopausées », explique le Dr Sandrine Campagne-Loiseau (CHU Estaing, Clermont-Ferrand).
Les principales manifestations incluent une sécheresse vulvo-vaginale associée à des prurits, brûlures ou irritations, des sécrétions vaginales jaunâtres, une diminution de la lubrification, une réduction du plaisir sexuel et de la libido, avec une dyspareunie d'intromission et des saignements post-coïtaux. Le Sgum englobe également des troubles urinaires tels que dysurie, pollakiurie diurne et nocturne, impériosités mictionnelles et infections urinaires récurrentes, souvent à urines claires.
Dans cette indication, l’œstrogénothérapie locale est recommandée par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) depuis 2009, sous forme d’ovules, de crème ou d’anneau à libération prolongée sur 3 mois. Les molécules sont l’œstradiol, l’œstriol ou des analogues tels que le promestriène. L’œstrogénothérapie locale améliore le Sgum, quel que soit le type d’œstrogènes utilisés, peut-on lire dans les recommandations du CNGOF-Gemvi (2021). Le traitement hormonal général de la ménopause (THM) a un effet partiel et variable sur les troubles génito-urinaires. « La voie vaginale des œstrogènes à faible dose présente une supériorité significative sur les symptômes urinaires, précise Sandrine Campagne-Loiseau. L’œstrogénothérapie locale peut donc être associée au THM si nécessaire. »
Concernant les contre-indications, les études rassurent en ce qui concerne le cancer de l'endomètre. De même pour les patientes ayant des antécédents de cancer du sein, l'utilisation des œstrogènes locaux étant cependant recommandée en deuxième intention, après échec des traitements non hormonaux (acide hyaluronique, notamment).
D’après la session EA 27 : Œstrogénothérapie locale : indications et (vraies ?) contre-indications
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