La mise à disposition de traitements efficaces de la dysfonction érectile (DE) a contribué à libérer la parole sur le sujet ; les médecins l'abordent plus facilement et connaissent parfaitement les possibilités thérapeutiques. Les hommes ont tous intégré que la DE existe, ont entendu parler des traitements… mais ce n'est pas pour autant qu'ils se sentent concernés ! Certes, une fois qu'ils ont admis le problème, ils sont prêts à agir, mais la prise de conscience reste toujours la pierre d'achoppement. Face à des difficultés sexuelles, ils cherchent toujours à rationaliser : « C'est momentané, c'est le stress, la fatigue, etc. », et toutes les fausses raisons sont bonnes pour ne pas consulter.
Sortir vite de la spirale de l’échec
Tandis que les femmes prennent rapidement conscience du problème, se tournent plus volontiers vers le médecin pour une aide à la prise en charge, les hommes restent encore trop souvent sur la défensive : consulter pour eux, ce serait «?s'avouer impuissants ». Et l'intervention de la partenaire n'est pas toujours bien vécue… «Or pour augmenter les chances de réussite du traitement, il est essentiel de sortir de la spirale de l'échec le plus tôt possible, explique le Dr Sylvain Mimoun (gynécologue, andrologue, directeur du Centre d'Andrologie de l'hôpital Cochin, Paris). « Tant que l'homme reste dans l'idée de se tester ou qu'il ne consulte que pour complaire à sa partenaire, la prise en charge s'avère complexe. » Surtout chez les anxieux ou les anxiodépressifs, avec une angoisse de performance qui les pousse à rechercher le « top niveau » et qui acceptent mal une fonction sexuelle correcte et régulière. « Pour que les difficultés sexuelles s'aplanissent, il faut que l'homme ait envie de s'en occuper, mais il faut auparavant qu'il se retrouve lui-même ».
On sait aussi depuis quelques années que la DE est un marqueur hautement prédictif du risque coronarien et doit faire envisager un bilan cardio-vasculaire. Mais déjà placés devant une symptomatologie aussi lourde de sens et d'interrogations que la dysfonction érectile, les patients ont encore plus de mal à assimiler ces contraintes supplémentaires.
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