Initialement développée au Japon pour traiter les tumeurs gastriques, la dissection sous-muqueuse endoscopique arrive en Europe.
La polypectomie est un traitement simple et sûr des tumeurs digestives pédiculées. En revanche, pour les tumeurs planes de l’œsophage, de l’estomac ou du rectum, la chirurgie a une morbi-mortalité élevée, et des résultats fonctionnels médiocres. Dans ces cas, la mucosectomie et la dissection sous-muqueuse endoscopiques offrent une nouvelle option peu mutilante pour les cancers superficiels, comme l'a expliqué le Dr Vincent Lépilliez (Lyon).
Bistouri miniature
Le principe est de décoller la muqueuse grâce à l'injection sous-muqueuse de liquide, pour pouvoir réséquer la tumeur en un seul bloc et vérifier par l’histologie que la résection a bien été complète (R0). Alors que la mucosectomie est réalisée à l'anse diathermique, la dissection est faîte à l'aide d'un bistouri miniaturisé, beaucoup plus précis. « La dissection sous-muqueuse est largement supérieure pour les lésions de plus de 10 ou 20 mm, parce qu’elle permet de viser le R0, alors qu'avec la mucosectomie à l'anse les marges de sécurité latérales sont rarement respectées », a souligné le Dr Lépilliez.
Long apprentissage
Le principal inconvénient de la dissection sous-muqueuse est qu'elle nécessite un long apprentissage. « Trente interventions chez l’animal, puis 40 à 50 chez l’homme sont nécessaires avant d’être autonome ». Cette technique est encore réservée à des centres experts en Europe. La morbidité, bien en deçà de celle de la chirurgie laparoscopique, dépend de l’expérience des équipes. Une étude japonaise sur plus de 2 000 dissections sous-muqueuses colo-rectales indique un taux de complications de 17, 6 % dans les centres pratiquant moins de 50 dissections par an, contre 5,1 % seulement dans ceux pratiquant plus de 100 dissections par an.
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