Infectiologie

Maladie de Lyme, revenir au rationnel

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Publié le 01/04/2016
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Crédit photo : DR P. MARAZZI/SPL/PHANIE

Revendication de patients, débat parlementaire, etc. Longtemps restée confidentielle, la maladie de Lyme fait de plus en plus parler d’elle. Le congrès de la médecine générale n’a pas échappé au phénomène, en proposant ce vendredi toute une plénière dédiée à cette thématique.

Si « historiquement » la maladie de Lyme est une maladie relativement peu fréquente, on observe depuis quelques années une augmentation de son incidence avec désormais en France plus de 25 000 cas/an. Selon les prédictions des experts, cette hausse pourrait encore s’accélérer avec le réchauffement climatique. « En termes épidémiologiques, la maladie de Lyme est donc une maladie qui prend de plus en plus d’importance, résume le Pr Laurent Letrilliart (université de Lyon). C’est aussi une maladie sensible pour la médecine comme pour la société car elle peut être difficile à diagnostiquer avec des risques de sur-et de sous-diagnostic ». Le constat vaut surtout pour les formes tardives où la symptomatologie peu spécifique voire subjective peut faire errer le diagnostic, tandis que la fiabilité des tests biologiques prête à discussion.

Diagnostic précoce


Pour éviter ces formes tardives, difficiles à gérer, « l’approche la plus rationnelle que l’on puisse proposer aujourd’hui repose sur la prévention et le diagnostic précoce », estime le Pr Letrilliart. Côté prévention, le port de vêtements longs et l’usage éventuel de répulsifs sont à préconiser en cas d’activité exposant à un contact avec des tiques (promenade en forêt, camping, travaux forestiers, etc.).

Concernant le diagnostic précoce, en cas de suspicion de morsure de tiques ou d’activité très exposée, « l’érythème migrant est la lésion à ne pas manquer », rappelle le Pr Letrilliart. Le diagnostic est clinique orienté par le type de lésion et son délai de survenue par rapport à la morsure (1 à 4 semaines). À ce stade, « il n’y a surtout pas besoin de sérologie », poursuit le Pr Letrilliart. Autre message clé : « sauf exception, le traitement présomptif n’est pas justifié en cas de simple morsure de tiques ». En revanche, « il faut apprendre au patient à repérer l’apparition d’un éventuel érythème migrant et à (re) consulter le cas échéant ».

« Maladie de Lyme, une maladie sous-estimée ? », vendredi 1er Avril

Bénédicte Gatin

Source : lequotidiendumedecin.fr