Si les corticoïdes inhalés sont globalement considérés comme bien tolérés, leurs effets indésirables potentiels, notamment sur la croissance, restent une préoccupation. Selon le Dr Muriel Le Bourgeois (hôpital Necker-Enfants Malades, Paris), il existe bel et bien un impact sur la croissance avec un ralentissement de la vitesse de croissance dans les deux premières années de traitement, puis une stabilisation du phénomène. Avec, à la clé, contre placebo, un impact sur la taille à l’âge adulte de l'ordre de -1,2cm en moyenne selon l’étude Camp (HW Kelly et al. NEJM 2012 ; 367/904-12), plus marqué chez les filles que chez les garçons.
De rares travaux suggèrent que cet impact pourrait être différent selon les molécules (avec, par exemple, un avantage au ciclésonide dans une analyse post hoc) mais des données complémentaires sont nécessaires.
Dans ce contexte, la surveillance de la croissance, recommandée chez tout enfant, est essentielle chez l’enfant sous corticoïdes inhalés. « En cas de ralentissement de plus de 0,5 DS (2,5 cm) persistant pendant au moins 6 mois, il faut évaluer les traitements concomitants pouvant interférer sur le métabolisme des CI ou avoir un impact sur la croissance, le mode de prise du traitement et rechercher une automédication, indique le Dr Bourgeois. Et il est aussi nécessaire de réévaluer la dose de CI minimale efficace. » En cas de ralentissement de la croissance d’au moins 1 DS persistant au-delà de 12 mois, « il semble prudent de demander un avis endocrinologique ».
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