AVANT d’extrapoler les résultats d’essais sur un test HPV à un autre test HPV, il faut déterminer si une femme positive à un test l’est aussi aux autres. C’est ce qui a été réalisé dans l’étude Danish Horizon par Bonde et colll. (Copenhague, Danemark), qui ont analysé la concordance des résultats de quatre tests différents (Hybrid Capture 2, Cobas, Clart, et Aptima) dans le cadre du dépistage du cancer du col utérin (1).
Des échantillons ont été prélevés chez plus de 5 000 femmes venues consécutivement pour un dépistage de routine. Tous ont été évalués avec les quatre tests, selon les protocoles développés par les fabricants et avec leur matériel. La concordance était considérée comme correcte si les quatre tests revenaient positifs dès lors que l’un l’était.
Sur les 5 064 échantillons analysés, 1 679 (soit 33,2 %) ont été positifs pour au moins l’un des quatre tests. Parmi eux, 681 (41 %) ont été positifs avec les quatre. La concordance entre les résultats des tests a été moindre chez les femmes âgées de plus de 30 ans (30 % versus 49 % chez les moins de 30 ans) ; sur les échantillons prélevés dans le cadre d’un dépistage primaire (29 %, comparativement à 38 % dans le cadre d’un suivi) ; chez les femmes dont le frottis ne montrait pas d’anomalie (22 % versus 68 %).
Une autre évaluation de la concordance entre différents tests a été réalisée par une équipe écossaise (2) dans le cadre du suivi de femmes après traitement. Un contrôle colposcopique et un test Hybrid capture 2 (hc2, avec un seuil de 1 RLU/CO) étaient indiqués en cas de positivité du test HPV et/ou d’anomalies cytologiques six mois après le traitement initial.
Les échantillons ont ensuite été analysés rétrospectivement avec quatre autres tests (Abbott RealTime High risk HPV test, Aptima HPV assay, Cervista HPV HR Test et Cobas HPV Test). La performance clinique des tests était jugée sur l’incidence cumulée de lésion CIN2+ survenues au cours de la période de suivi, de 13,2 mois en moyenne.
Ce travail a porté sur 1 020 échantillons pour lesquels les résultats des cinq tests étaient disponibles. Des lésions CIN2+ résiduelles ont été retrouvées chez 23 femmes, dont 14 CIN3.
La positivité des tests allait de 17,84 % à 26,96 %. Une concordance parfaite entre les cinq tests a été rapportée pour 74 % des échantillons.
En prenant en compte la performance clinique, tous les tests ont montré une sensibilité de 100 % pour la détection des lésions CIN3+. Trois des cinq tests ont détecté toutes les lésions CIN2 résiduelles, l’un n’a pas détecté une lésion CIN2, un autre deux lésions CIN2.
Les auteurs de ce travail soulignent la bonne sensibilité de tous les tests pour la détection des lésions CIN3+, mais la variation dans la positivité des tests, en particulier chez les femmes ayant une cytologie normale. Un constat qui doit conduire à un suivi à plus long terme pour déterminer la pertinence de la positivité HPV en l’absence d’anomalie au frottis et l’intérêt de prendre en compte d’autres paramètres pour mieux stratifier le risque.
(1) Bonde J et al. Disagreement between HPV assays in primary screening.
(2) Cubie H et al. The scottish test of cure study (STOCS-H)- A multi-platform comparison of HPV test in in a post-treatment context.
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