Pour améliorer la couevrture du dépistage primaire du cancer du col de l’utérus, l’autoprélèvement vaginal est une stratégie qui se développe. L’étude PROHTECT-3A, menée au Pays-bas, a montré qu’il est accepté par environ 30 % des femmes échappant au dépistage classique. Lorsque les prélèvements sont réalisés par un praticien, le dépistage basé sur les tests HPV est plus efficace que celui basé sur des frottis, en termes de réduction de l’incidence du cancer du col de l’utérus (lire page 8). Qu’en est-il lorsque les tests sont réalisés sur des échantillons autoprélevés ?
Une méta-analyse portant sur 36 études ayant inclus un total de près de 155 000 femmes s’est penchée sur cette question (1). En moyenne, les tests HPV sur échantillons autoprélevés détectent 76 % des lésions CIN2+ et 84 % des lésions CIN3+. Comparativement aux tests réalisés sur des échantillons prélevés par un praticien, la sensibilité relative des tests sur auto-échantillons est de 0,88 et de 0,89 pour les lésions CIN2+ et CIN3+ respectivement.
Les résultats varient en fonction du type de test utilisé. Ceux basés sur une amplification du signal paraissent dans ce contexte généralement moins sensibles, tandis que les tests PCR semblent de sensibilité équivalente, quel que soit le type d’échantillon.
Autre question posée : quel triage des patientes ayant un test HPV positif sur un échantillon autoprélevé ? Une analyse post-hoc de l’étude PROHTECT-3A (2) offre un éclairage intéressant sur la place des marqueurs non morphologiques, tels que des marqueurs de méthylation.
Neuf stratégies différentes, basées sur les résultats génotypiques, les marqueurs de méthylation et les données de la cytologie (faite par un praticien) ont été évaluées chez 496 femmes (âgées de 33 à 63 ans) ayant un test HPV à haut risque positif sur les échantillons autoprélevés.
Deux d’entre elles se montrent acceptables, avec comme critère d’évaluation les lésions CIN2+ et 3+ après 18 mois : cytologie avec génotypage HPV 16/18 (valeur prédictive négative de 98,2 % et valeur prédictive positive de 23,6 %) et cytologie avec marqueurs de méthylation (VPN 97,4 % et VPP 23,4 %), en sachant que dans cette étude, la sensibilité de la cytologie pour les CIN3+ était élevée, de 77,9 %. Pour les auteurs du travail, le choix entre les deux méthodes doit tenir compte de ce fait et également de la contribution relative des HPV 16 et 18 dans la population testée.
(1) Arbyn M. HPV Testing on cervical samples taken by the women versus HPV testing or cytology on specimen taken by a clinician : a meta-analysis of the accuracy to detect cervical cancer precursors.
(2) Verhoef V et al. Self-sampled material : post-hoc analysis of the PROHTECT-3A study.
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