Créé en 1998 dans le cadre de la loi d’orientation relative à la lutte contre l’exclusion, le dispositif des permanences d’accès aux soins de santé (PASS), est en première ligne pour faciliter l’accès aux soins pour les plus démunis.
Trois ans après leur dernier congrès national, les professionnels de la PASS se sont réunis à Toulouse les 16 et 17 mars derniers. Objectif ? Faire le point, en présence des représentants du ministère de la Santé et de la caisse nationale d’assurance maladie, sur leurs activités et leurs attentes. En 20 ans, la précarité a changé de visage. Les médecins des PASS ont vu arriver dans leurs permanences des travailleurs pauvres, des retraités, des migrants… Autant de catégories qui étaient hors des radars il y a encore quelques années.
Le taux de pauvreté le plus élevé du pays
En région Occitanie, la question se pose particulièrement. « Nous comptons 6 millions d’habitants, dont 1 million vit sous le seuil de pauvreté et l’ancien territoire de Languedoc-Roussillon est, avec l’ex région Nord-Pas-de Calais, celle qui a le taux de pauvreté le plus élevé du pays, a pointé Monique Cavalier, la directrice générale de l’agence régionale de santé d’Occitanie, en ouverture du congrès. Nous élaborons en ce moment le futur projet régional de santé et il comportera un volet de programme d’accès aux soins, car ces questions sont de première importance. » Au niveau national, le ministère de la Santé comptabilise 430 PASS dont 368 généralistes, 44 psychiatriques et 18 dentaires (les trois grandes spécialités représentées dans le dispositif). La région Occitanie en affiche 43, dont 35 généralistes avec un maillage territorial bien irrigué, mais comme dans les autres régions, des manques se font sentir dans les secteurs de la psychiatrie et des soins dentaires. À l’occasion de ces journées, l’intervention de Thierry Kurth, de la direction générale de l’organisation des soins, était particulièrement attendue. Le représentant du ministère de la Santé a précisé les moyens et ressources de la PASS ; notamment un montant de crédits de près de 63 millions d’euros alloué par l’ARS en 2016. « Des allocations de crédits supplémentaires sont prévues cette année, sous réserve des derniers arbitrages de la campagne budgétaire », a-t-il annoncé. Il a insisté notamment sur « l’objectif de renforcement des PASS en tenant compte des besoins d’évolutions identifiés dans les régions ».
Des médecins tiraillés
Sur le terrain en effet, les médecins des PASS sont tiraillés entre l’urgence du soin et des questionnements administratifs qui parfois les dépassent. « Il ne faut pas placer les médecins des PASS en position d’omnipotence ! a ainsi interpellé le Dr Elisabeth Rivolier, médecin PASS au CHU de Saint-Etienne. « Nous nous retrouvons bien souvent soumis à des situations de pressions ou de restrictions et dans l’obligation de chercher au cas par cas des arbitrages administratifs, en lien avec les questions de non-facturation des soins, ce n’est pas notre rôle. Il faut plus de cadre pour les PASS », a expliqué la soignante. Une requête largement partagée par les participants à l’occasion de ce congrès.
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