Efficacité et tolérance des anti-PD1

Des données dans la vie réelle dans le mélanome

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Publié le 15/01/2018
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Crédit photo : Phanie

Le traitement par anti-PD1 a bouleversé la prise en charge du mélanome avancé, en monothérapie et, plus récemment, en association. Deux molécules, le nivolumab et le pemprolizumab, ont été approuvées en France, dans le mélanome avancé ou métastatique, suite aux résultats de deux essais cliniques de phase 3, CheckMate 066 pour le premier et Keynote 006 pour le second. Ils ont été disponibles en autorisation temporaire d’utilisation (ATU), en deuxième ligne, puis en première, à partir de juin 2015.

La cohorte MelBase a suivi ces patients en vie réelle. Cette base nationale clinicobiologique prospective, labellisée INCa, collige les données issues de 26 centres participants. Depuis mars 2013, quelque 1 379 patients ayant un mélanome de stade III inopérable, ou de stade IV naïfs de tout traitement systémique non-adjuvant, ont été inclus. Parmi eux, 307 ont reçu un traitement anti-PD1 (nivolumab 41 %, pembrolizumab 59 %), initié à partir de juin 2015. Ces patients, âgés en moyenne de 66 ans, et pour la plupart en bon état général, ont reçu l’anti-PD1 en première ligne dans 64 % des cas. Ils avaient une mutation BRAF dans 39 % des cas et 26 % avaient une métastase cérébrale.

En termes de facteurs pronostiques, les auteurs de ce travail ne retrouvent pas d’effet de la ligne de traitement, ni du type d’anti-PD1 reçu, ni du statut BRAF, ni de l’âge. En analyse multivariée, 4 facteurs se montrent significativement associés à la survie globale : le taux de LDH, le nombre d’organes atteints, l’indice ECOG et le stade AJCC (American joint committee on cancer).

La tolérance est acceptable, avec un taux d’effets indésirables de tout grade de 56 %, et de grade 3 ou 4 de 13 %.

Chez les patients ayant une tumeur avec mutation BRAF (n = 119, 39 %), 24 % ont reçu un anti-PD1 en première ligne, ce qui s’est accompagné d’une survie globale de 20,3 mois. Lorsque l’anti-PD1 a été prescrit en deuxième ligne après un inhibiteur de BRAF (38 % des patients), la survie globale a été moindre, de 12,5 mois.

Parmi les 155 patients répondeurs, 17 (11 %) ont arrêté le traitement pour contrôle de la maladie et 15/17 n’ont pas rechuté. Une majorité (890 patients, soit 58 %) est toujours sous traitement, depuis 15,5 mois en moyenne. Dix-neuf ont arrêté définitivement le traitement (rechute secondaire) et 12 sont rechallengés par un anti-PD1.

Si l’on compare les données de Melbase à celles issue des essais cliniques, on observe une moindre survie globale à 24 mois : 36 % vs 55 % dans les deux essais. Les patients de Melbase sont un peu plus âgés et ont plus souvent des métastases cérébrales.

D’après la communication de la Dr Clara Allayous, Paris

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9631