La cure thermale diminue les répercussions symptomatiques des séquelles de phlébite

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Publié le 14/01/2019
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Outre le risque immédiat d’embolie pulmonaire, le syndrome post-thrombotique (SPT) demeure la complication chronique la plus fréquemment observée chez les patients à la suite d’une thrombose veineuse profonde (TVP) du membre inférieur. Il se caractérise par la survenue de symptômes et de signes cutanés d’insuffisance veineuse chronique pouvant aller jusqu’à l’ulcère de jambe avec d’importantes répercussions sur la qualité de vie des patients, des traitements contraignants et un coût non négligeable pour le système de santé.

Dans ce contexte, le Pr Patrick Carpentier, responsable du service de médecine vasculaire du CHU Grenoble Alpes, rappelle que « quatre études randomisées ont démontré l’efficacité des cures thermales dans l’amélioration du SPT constitué en complément des traitements classiques auxquels elles ne doivent pas se substituer ». Les données de l’étude multicentrique qu’il a dirigée et qui a été publiée en 2014 dans le Journal of Vascular Surgery confirment en effet celles de l’étude monocentrique publiée en 2009 dans la même revue et de deux plus petites études. Elles montrent qu’une cure thermale, adaptée aux patients présentant un SPT avec des troubles trophiques sans ulcère de grade C4 à C5, améliore significativement leur état de santé et leur qualité de vie quand elle vient en appui du traitement habituel prescrit après une TVP. Ces bénéfices demeurent important un an après la cure. S’il faut noter que l’incidence des ulcères de jambe n’est pas réduite significativement, aucune autre thérapeutique n’a de son côté démontré un tel effet à ce jour.

Efficace et économique

Pour le professeur P. Carpentier, « il n’y a pour le moment pas de preuve montrant qu’une cure thermale effectuée précocement après une TVP aide les patients à éviter la survenue d’un œdème post-thrombotique. Toutefois, il y a un consensus pour affirmer que la rééducation est très utile après des thromboses sévères. Le traitement thermal peut être considéré comme une forme de rééducation peu coûteuse puisque le coût d’une cure pour l’Assurance maladie équivaut à environ une journée d’hospitalisation ». Le programme qui comprend quatre soins par jour dédiés à l’amélioration de l’hémodynamique veineuse, principalement des soins actifs en piscine de mobilisation et en couloir de marche pour faire fonctionner la pompe du mollet, peut être efficacement complété par un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP), Veinothermes, destiné aux personnes atteintes d'insuffisance veineuse chronique et autorisé au niveau national.

Entourés de professionnels de santé à leur disposition, « les patients en cure, qui bénéficient également d’un effet psychosocial positif engendré par le groupe, sont motivés et ouverts aux messages qui leur sont dispensés », explique le Pr Carpentier qui considère que « l’expérience des soins thermaux a également une valeur pédagogique complémentaire et aide les patients à améliorer leurs comportements de santé notamment la compliance aux dispositifs de compression une fois rentrés chez eux ». Par ailleurs, les traitements anticoagulants oraux directs désormais largement utilisés après une TVP pour écarter les risques d’embolie pulmonaire ne nécessitent plus la même surveillance initiale et permettent d’entamer leurs soins en établissement thermal assez rapidement, soit environ 2 à 3 semaines après leur sortie d’hospitalisation. 96 000 patients suivent chaque année une cure thermale pour des problèmes d’insuffisance veineuse chronique dont un quart pour la simple indication en phlébologie et le reste en double indication phlébologie/rhumatologie.

Benoît Thelliez

Source : Le Quotidien du médecin: 9715