Spondyloarthrite ankylosante

Une appendicite dans l’enfance diminue le risque

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Publié le 04/07/2016
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Plusieurs données ont déjà évoqué le rôle des infections dans la physiopathologie de la spondyloarthrite ankylosante (SA), du fait des arthrites réactionnelles et de la dysbiose digestive.

Les auteurs de cette nouvelle étude ont cherché à déterminer si les infections durant l’enfance, en particulier les infections digestives, urogénitales et des voies aériennes supérieures et respiratoires (VAS), ainsi que l’appendicite, étaient associées à l’apparition ultérieure de SA.

À partir des registres suédois, les auteurs ont recensé de façon exhaustive les cas de SA entre 1964-2009 et ont apparié chaque cas à 5 cas contrôles (âge, sexe, comté…) dans la population générale. Au sein de cette cohorte, ils ont ensuite colligé toutes les hospitalisations pour infections et appendicite entre 0 et 16 ans. Tous les sujets recensés ayant eu un diagnostic d’arthrite juvénile idiopathique ou autre rhumatisme inflammatoire, de psoriasis, d’uvéite ou de MICI avant l’âge de 17 ans ont été exclus.    

Au total 2 643 SA ont été appariées à 11 064 contrôles. Les résultats montrent que les hospitalisations pour infections digestives ou urogénitales pendant l’enfance ne sont pas associées à un diagnostic ultérieur de SA.

En revanche, une association positive significative avec l’appendicite a été relevée : une appendicite dans l’enfance diminue la probabilité d’avoir une SA de 40 %. Alors que les infections des VAS et respiratoires entraînent une augmentation du risque de 20 %. Cette tendance est plus forte chez les hommes que chez les femmes.

Plusieurs hypothèses ont été émises, notamment celle d’une réponse inflammatoire aux infections des VAS et à l’appendicite qui pourrait induire des modifications immunologiques. Ou encore, l’exposition aux infections et à l’antibiothérapie pendant l’enfance pourrait modifier la flore bactérienne normale et influencer le risque de développer une SA.

« En dépit de dizaines d’années d’effort pour comprendre son étiologie, les causes de la spondylarthrite ankylosante ne sont pas encore complètement élucidées. Cette étude nous aidera peut-être à mieux comprendre », a déclaré le Dr Ulf Lindstroöm, investigateur principal de cette étude (université de Göteborg, Suède).

*Lindström U et al. Abstract n°OP0082

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9510