Les propos sur un possible report d'un an de la réforme des ECN, tenus mardi par Frédérique Vidal aux Contrepoints de la santé, ne sont pas passés inaperçus dans le secteur, et notamment chez les carabins. « S'il faut reculer d'une année, on reculera d'une année, avait confessé la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Cela fait partie des discussions. Je ne suis pas arc-boutée sur un calendrier, mais je suis arc-boutée sur le fait que les études [de santé] doivent changer. […] C'est compliqué de tout faire en même temps. C'est pourquoi il faut respirer sur la question du calendrier. Oui, il faut aller vite, et il faut que la transformation [des études de santé] démarre. Mais c'est compliqué et c'est difficile. »
Cette éventuelle modification du calendrier de la refonte des études médicales ne convient pas à l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), très engagée dans les discussions et favorable au maintien des délais – application de la réforme du deuxième cycle et de la suppression des ECN pour les étudiants qui entrent en quatrième année en septembre 2019 et nouvel accès au premier cycle (fin du numerus clausus et de la PACES) dès 2020.
« Il ne s’agit pas d’une annonce d’un report, (r)assure ce mercredi l'ANEMF sur son site Internet. En effet, il est toujours prévu de mettre en place la réforme du deuxième cycle pour la rentrée 2019, comme cela est mentionné dans l’article 2 de la loi de santé qui est actuellement en examen à l’Assemblée Nationale. Les travaux aux niveaux national et local continuent avec comme objectif la rentrée 2019. »
Retard à l'allumage
Les carabins insistent : il n'est pas question aujourd'hui de repousser la réforme mais d'« affiner » les propositions sur la table « en attente d’un arbitrage officiel de la part des ministères ». Dans l'intervalle, les facultés de médecine ont commencé à se mettre en ordre de bataille afin d'anticiper les changements nécessaires.
Tout comme les doyens, très inquiets du calendrier, l'ANEMF ne verse pas pour autant dans l'angélisme. Le début des travaux « semble en retard » dans certaines universités, qui peinent à entamer leur aggiornamento. Un état des lieux de l’avancement de la réforme est engagé « afin de s’assurer de la mise en place des changements indispensables dans chaque faculté et des difficultés rencontrées », rappelle l'association.
Et de conclure tout de même : « Si la mise en place de la réforme devenait impossible dans de bonnes conditions, l’ANEMF demandera un report. Cependant, l’état actuel des travaux ne montre pas un tel retard. C’est pourquoi nous soutenons la mise en place de la réforme dès 2019 mais un accompagnement et un investissement plus fort des ministères et des doyens devient nécessaire. »
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