C’est l’image d’un président de la République à l’écoute qu’a souhaité donner Emmanuel Macron lors de son déplacement dans le Loir-et-Cher. Après avoir longuement écouté et donné la parole aux médecins de la MSPU et d’autres structures, aux paramédicaux, aux élus et à différents représentants institutionnels, le Président de la République est revenu sur la désertification médicale. « 30 % de médecins ont plus de 60 ans. Notre nation en comptera donc encore moins dans les années qui viennent », a-t-il déclaré avant d’envisager quelques mesures pour ralentir l’hémorragie. « Nous devons les inciter à ne pas partir immédiatement en retraite d’où la simplification du cumul emploi-retraite proposée l’an dernier. Ensuite, nous devons mieux répartir les ressources pour éviter les déserts médicaux. Je ne crois pas à l’option coercitive mais à la création d’une offre de soins organisée de manière coopérative correspondant aux besoins sur le terrain », a expliqué Emmanuel Macron citant en exemple les maisons de santé pluridisciplinaires, les communautés professionnelles territoriales de santé, l’augmentation du nombre d’assistants médicaux ou encore le décloisonnement des secteurs public et privé « pour créer une convergence des modèles ».
Nouvelles délégations au programme
Si Philippe Gouet, Président du conseil départemental du Loir-et-Cher a soumis l’idée, portée par l’Assemblée des départements de France, d’un « tarif de l’acte modulable en fonction de la zone d’installation », le Président de la République a privilégié une rémunération qui serait davantage basée sur la « gestion des populations et la patientèle. En parallèle, nous allons continuer de favoriser les délégations d’actes, à des infirmiers en pratique avancée, à des sages-femmes, à des pharmaciens, à des kinésithérapeutes, à des orthoptistes dans le cadre d’un réseau organisé et en bonne coordination. Nous devons apporter des solutions aux 600 000 à 700 000 personnes en ALD qui n’ont pas de médecin traitant », a-t-il poursuivi.
Le président de la République a enfin annoncé la poursuite des CNR territoriaux « à l’échelle du bassin de vie », lesquels seront chargés de préparer une feuille de route pluriannuelle sur laquelle s’engageront professionnels de santé et élus des collectivités locales.
Règlement arbitral
Ce déplacement présidentiel intervenait également au lendemain du règlement arbitral organisant les rapports entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie et prévoyant la revalorisation du tarif des consultations à 26,50 euros pour les médecins généralistes et 31,50 euros pour les spécialistes. Une actualité que n’a pas manqué de relever le Dr Laurent Coutrey de la Maison de santé Barillet. « Je suis frappé par la dynamique du mouvement « médecins pour demain ». Le fait que 30 % de mes confrères ferment leurs cabinets pendant deux jours est inédit. Jeunes et moins jeunes sont inquiets. Quant à la revalorisation proposée par le règlement arbitral, je ne suis pas persuadé que l’augmentation d’1,50 euro ait fait l’unanimité ». S’il ne s’est pas prononcé sur la « revalorisation », le président de la République a présenté cet arbitrage comme « une première étape permettant d’avancer pour prendre en charge les soins non programmés et aider les patients en ALD à retrouver un médecin traitant (1). Nous sommes au bout d’un modèle qui met au-dessus de tout la rémunération à l’acte », a-t-il conclu.
1 - Le règlement arbitral pérennise la majoration de 15 euros pour les soins non programmés adressés par le Samu ou le SAS ainsi que la rémunération au taux horaire de 100 euros des médecins libéraux régulateurs. Il valorise par ailleurs la première consultation pour un médecin acceptant de devenir le médecin traitant d’un patient en ALD à 60 euros au lieu de 25 euros.
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