En 2015, 43 % des nouveaux cas de contaminations par le VIH sont des hommes ayant des rapports sexuels (HSH) avec des hommes (2 600) versus 54 % chez les hétérosexuels sur un total de 6 000 patients, selon l'Agence Santé publique France. Pis, les HSH sont aussi la population la plus touchée par les MST. Cette progression des IST a été particulièrement nette chez les HSH selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Soit entre 2013 et 2015, les infections par le gonocoque ont augmenté de 100 %, les syphilis précoces de 56 % et les infections bactériennes rectales (chlamydia) de 47 %. Au total, les HSH représentent 80 % des syphilis, près de 70 % des gonococcies diagnostiquées en 2015 et la quasi-totalité des LGV rectable. Cette explosion des MST chez les HSH est due à une augmentation des comportements à risque et la moindre utilisation du préservatif. Toutefois, la Prep ne protège pas contre les IST comme la syphilis.
Diagnostics plus précoces
Cependant, le tableau n'est pas complètement sombre. Des progrès ont été réalisés en matière de précocité des diagnostics. 39 % de tous les cas de précocité sont désormais détectés à un stade précoce. Ce chiffre atteint 49 % chez les HSH. En 2015 comme en 2014, les contaminations ont été détectées pour les trois quarts d'entre elles par des laboratoires de ville. De même, chiffre aussi inchangé, environ 62 000 Trod ont été effectués parmi les populations qui échappent au dépistage. Enfin, 90 000 autotests ont été vendus entre septembre 2015 (date de leur lancement en pharmacie) et septembre 2016.
DOM les plus touchés
Concernant la répartition géographique des nouvelles contaminations, les régions les plus touchées sont la Guyane (89 cas/million d'habitants), la Guadeloupe, la Martinique et la région Ile-de-France. Cette dernière regroupe 2 500 nouveaux cas et compte 42 % des découvertes de séropositivité en France, alors qu'elle ne représente que 18 % de la population française. Les Dom ne constituent pour leur part que 3 % de la population française.
Le VIH reste un tabou en Russie
Ces chiffres inquiétants rejoignent les données européennes publiées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cet organisme est particulièrement soucieux de la propagation du virus sur le continent européen (qui regroupe les 28 pays de l'UE plus l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège) due en grande partie à la situation sanitaire en Russie. Plus inquiétant, une personne sur sept est atteinte par le VIH sans le savoir. Pis, près de la moitié des cas (47 %) sont diagnostiqués à un stade tardif de la contamination. Parmi les pays les plus touchés, la Russie figure en tête (64 %), suivi par d'autres pays de l'Est de l'Europe comme l'Ukraine, Belarus, Estonie, Moldavie, Letonnie et Géorgie. Spécificité de la Russie, les relations hétérosexuelles sont le principal mode de contamination. Même situation que dans l'Hexagone, les nouvelles contaminations se produisent en Europe surtout entre HSH (42 % des diagnostics) et sont en hausse régulière. Les autres nouveaux cas concernent les relations hétérosexuelles (32 %) et la toxicomanie (4 %). En 2015, ont été recensées un record de 153 407 nouvelles contaminations contre 142 000 en 2014 sur le continent européen.
Des progrès dans les traitements
Là encore dans le Monde, d'immenses progrès ont été malgré tout réalisés en matière de traitement. Fin 2015, 17 millions de personnes bénéficiaient d’un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ce qui représente 46 % des 36,7 millions de personnes qui vivent avec le VIH dans ces pays. L’extension massive des traitements antirétroviraux a réduit le nombre des personnes mourant de causes liées au VIH à environ 1,1 million en 2015, soit 45 % de moins qu’en 2005.
Survie des mères et enfants améliorée
Des progrès ont également été enregistrés dans la prévention de la transmission mère-enfant et dans la survie des mères. En 2015, un peu plus de 8 femmes enceintes sur 10 vivant avec le VIH, soit 1 110 000 femmes, étaient sous traitement antirétroviral. Enfin, rappelle l'OMS, l’épidémie mondiale du VIH a fait moins de morts en 2015 qu’à n’importe quel moment au cours des 20 dernières années. Les programmes de prévention ont ramené le nombre des nouvelles infections à 2,1 millions en 2015, soit une baisse de 35 % de l’incidence depuis 2000.
Consulter le BEH http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2016/41-42/index.html
Consulter l'étude de l'OMS : http://www.who.int/hiv/pub/progressreports/2016-progress-report/en/
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