LA DÉPRIVATION androgénique est le traitement de base du cancer de la prostate au stade avancé. Cependant, malgré une régression tumorale substantielle obtenue initialement dans la majorité des cas, après 2 à 3 ans, la plupart des cancers prostatiques échappent au traitement. Cette progression réduit l’espérance de vie et elle est rapidement marquée par l’apparition de métastases osseuses qui altèrent considérablement la qualité de vie. La chimiothérapie de première intention est alors le docétaxel, qui a démontré son efficacité sur la progression de la maladie et la survie. Toutefois certains patients développent une résistance à la chimiothérapie et échappent. L’association cabazitaxel et prednisone est le premier et le seul traitement ayant montré un bénéfice significatif en termes de survie dans ce contexte d’échec au docétaxel. C’est un médicament de la famille des taxanes, qui sont des stabilisateurs du fuseau mitotique. Cette molécule s’est révélée active in vitro comme in vivo sur des modèles de tumeurs réfractaires au docétaxel.
L’étude internationale multicentrique (26 pays et 146 sites) randomisée de phase III TROPIC, a comparé le cabazitaxel à la mitoxantrone – ces deux agents étant associés à la prednisone – chez 755 patients résistants à la castration androgénique et au docétaxel.
Elle a mis en évidence un gain de survie globale de 2,4 mois (15,1 contre 12,7 mois HR = 0,7 ; p < 0,001) ; une amélioration de la survie sans progression (2,8 contre 1,4 mois ; HR = 0,74 ; p < 0,0001). Le taux de réponse tumorale sous cabazitaxel et prednisone était significativement plus élevé (14,4 contre 4,4 % ; p < 0,001) et le délai médian jusqu’à la progression de la tumeur amélioré (8,8 contre 5,4 mois ; p < 0,001).
Les principaux effets indésirables de grade 3-4 observés dans cette étude étaient une neutropénie (82 % contre 58 %), qui était fébrile dans 8 contre 1 % des cas, et une diarrhée (6 contre < 1%) chez les patients traités respectivement par cabazitaxel ou mitoxantrone, associés à la prednisone. Les réactions indésirables les plus fréquentes ayant motivé l’arrêt de traitement dans le groupe cabazitaxel incluaient la neutropénie et l’insuffisance rénale, elles ont concerné 18 % des patients.
Dix-huit cas de décès (5 %) dus à d’autres causes que la progression de la maladie ont été rapportés chez les patients recevant le cabazitaxel dans les 30 jours suivant l’administration de la dernière dose de l’étude contre 3 cas de décès (<1 %) chez les patients traités par mitoxantrone. Les réactions indésirables les plus fréquentes mises en cause dans les décès chez les patients traités par cabazitaxel incluaient la neutropénie et ses complications (infections) et des atteintes de la fonction cardiaque. Un décès a été imputé à une déshydratation causée par des diarrhées et à un déséquilibre électrolytique.
D’après une conférence de presse Sanofi-Aventis avec la participation du Pr Stéphane Oudard (HEGP Paris) et du Dr Amit Bahl (Centre hématologie et oncologie Bristol Royaume–Uni).
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