LES PREMIERS tests développés pour détecter la présence de papillomavirus oncogènes, basés sur la détection de l’ADN viral, ont fait la preuve de leur grande sensibilité comparativement à l’examen cytologique classique. Leur intérêt dans le dépistage primaire du cancer du col est aujourd’hui largement démontré, mais leur manque de spécificité, en particulier chez les femmes jeunes chez lesquelles les infections transitoires sont fréquentes, est à l’origine de faux positifs. Avec pour corollaire des examens complémentaires, notamment colposcopies, inutiles, et du stress pour les patientes. Le test Aptima détecte non pas l’ADN viral, mais l’ARN messager E6/E7 de quatorze types viraux oncogènes, qui n’est présent que si le virus est actif. Ceci permet de différencier infection persistante ou transitoire. Son intérêt dans le dépistage primaire des lésions précancéreuses de haut grade a été confirmé notamment dans l’étude FASE, qui a inclus plus de 4 000 femmes.
Une méta-analyse souligne la place potentielle de ce test dans le triage des femmes présentant des lésions ASC-US (atypic squamous cells of undetermined significance) ou LSIL (lésions intra-épithéliales de bas grade). L’analyse a porté sur 1 839 cas de lésions ASC-US et 1 887 cas de LSIL rapportés chez des femmes suivies dans huit études cliniques où étaient testés de façon concomitante le test Aptima et un test ADN de référence (Hybrid Capture2).
Dans le triage des lésions ASC-US, la sensibilité et la spécificité du test Aptima étaient respectivement de 95,1 % et 56,4 % pour les lésions CIN2+ et respectivement de 96,2 % et 54,9 % pour les lésions CIN3+. Pour le triage des LSIL, la sensibilité et la spécificité du test Aptima étaient respectivement de 91 % et 42,5 % pour les lésions CIN2+ et respectivement de 96,7 % et 38,7 % pour les lésions CIN3+. Le test Aptima s’est montré d’une sensibilité équivalente mais de meilleure spécificité que le test à ADN dans ce contexte de triage des lésions ASC-US et LSIL (ratio pour les lésions CIN2+ = 1,19 et 1,37 respectivement).
D’après la communication de M Arbyn (Bruxelles, Belgique).
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