La méthode auscultatoire au cabinet médical est l’élément clé diagnostic de l’hypertension artérielle depuis 1905. Elle a été utilisée dans la plupart des études épidémiologiques qui ont mis en évidence son importance en tant que facteur de risque cardio-vasculaire. Elle reste une référence pour le diagnostic et le contrôle de la maladie.
L’hypertension masquée a été définie par T. Pickering et coll. en 2002 comme une pression artérielle normale en consultation mais élevée en mesure ambulatoire (MAPA) ou en automesure. Sa prévalence est de l’ordre de 13 % dans les études observationnelles et elle est plus fréquente chez les patients jeunes, de sexe masculin, fumeurs, qui consomment de l’alcool anxieux, obèses, diabétiques ou insuffisants rénaux. L’incidence des événements cardio-vasculaires chez ces patients est comparable à celle des sujets ayant une hypertension non contrôlée. La Société française d’hypertension artérielle rappelle par ailleurs qu’en cas d’HTA masquée chez l’hypertendu traité, une intensification du traitement antihypertenseur est actuellement proposée.
Discordance des résultats
La MAPA est utile pour affirmer le diagnostic d’hypertension en l’absence d’automesure, mais également en cas de discordance entre les résultats de la mesure au cabinet médical et ceux de l’automesure, et enfin devant la constatation d’une pression artérielle normale et d’une atteinte des organes cibles, la suspicion d’hypotension artérielle constituant par ailleurs également une indication. Un des avantages de la MAPA est la possibilité de découvrir une HTA nocturne.
Une publication très récente consacrée à l’HTA masquée souligne l’importance cruciale de savoir évoquer ce diagnostic, en particulier dans les populations dans lesquelles la prévalence est plus élevée. Il est évidemment plus facile de savoir évoquer une hypertension blouse blanche que son contraire, l’hypertension masquée, les chiffres tensionnels étant dans ce cas normaux au cabinet. Cette situation peut survenir lors du dépistage de la maladie hypertensive, mais aussi lors du suivi d’un hypertendu traité, en particulier en cas de consultation post-prandiale ou peu après la prise du traitement antihypertenseur.
D’après un entretien avec le Dr Guillaume Bobrie, service d’hypertension artérielle, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris.
(1) Dolan E, James K. Current approach to masked hypertension: From diagnosis to clinical management. Clin Exp Pharmacol Physiol 2013. doi: 10.1111/1440-1681.12190.
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