Les données épidémiologiques convergent : l’HTA reste sous-diagnostiquée et sous traitée, avec moins de la moitié des patients à l’objectif.
Parmi les mesures préconisées pour améliorer le contrôle de ce facteur de risque cardiovasculaire qu’est l’HTA: le plan personnalisé de soins (PPS), support d’une démarche qui implique le patient et tient compte de sa situation médicale et sociale, de sa représentation de la maladie et des freins éventuels.
Selon les recommandations de la Société française d’HTA le patient doit bénéficier d’un bilan minimal initial visant à estimer son risque cardiovasculaire et à ne pas méconnaître une HTA secondaire.
Une mesure ambulatoire de la pression artérielle ou une automesure tensionnelle est recommandée avant de débuter le traitement.
Les mesures hygiénodiététiques (réduction de la consommation de sel, d’alcool, pratique d’une activité physique…) sont mises en œuvre dans tous les cas. « Il est important d’organiser une consultation d’annonce de l’HTA et d’information, formalisée dans les recommandations » a rappelé le Dr Thierry Brillac. Le PPS initial vise à obtenir le contrôle de la PA dans les 6 premiers mois. Le premier traitement doit être individualisé et, en cas d’inefficacité, deux principes actifs sont associés. À l’issue des six premiers mois, si l’HTA est contrôlée, le patient doit être revu tous les 3 à 6 mois et avoir un bilan biologique annuel. Si la pression artérielle n’est pas contrôlée, un avis spécialisé est demandé après avoir éliminé une mauvaise observance.
Face à une HTA résistante, le praticien doit se poser 3 questions : l’HTA est-elle réellement non contrôlée ? Le traitement optimal est-il prescrit ? Le traitement optimal est-il suivi ? « La majorité des patients résistants sont en fait mal mesurés ou mal traités » a précisé le Dr Brillac.
Pour confirmer le non-contrôle de la pression artérielle, la mesure ambulatoire est très informative. Une étude menée en 2011 sur plus de 8 000 patients a montré que dans 37,5 % des cas, les valeurs tensionnelles étaient en fait < 130/80 mm Hg.
La question de la prescription du traitement optimal soulève le problème de l’inertie thérapeutique.
Enfin, l’observance est un enjeu majeur dans cette pathologie chronique. Un an après le diagnostic, seulement 25 à 45 % des patients sont encore sous traitement. Sont associés à une meilleure observance : un âge > 70 ans, le sexe masculin, la présence d’un autre facteur de risque cardiovasculaire ou encore un contexte de prévention secondaire. La tolérance du médicament prescrit joue également un rôle important et doit être prise en compte lors du choix thérapeutique.
D’après la communication du Dr Thierry Brillac, Toulouse.
Citation : La majorité des patients résistants sont en fait mal mesurés ou mal traités
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