Les traitements actuels de l’incontinence urinaire d’effort de la femme font appel à deux options thérapeutiques principales : la rééducation et la chirurgie. Celle-ci peut être proposée après échec de la rééducation, mais aussi d’emblée lorsque l’incontinence urinaire est majeure.
Le traitement chirurgical de référence consiste en la mise en place d’une bandelette sous-urétrale. Ce type de dispositif est disponible en France depuis 1998. Il permet de recréer un plancher physiologique situé sous l’urètre. Il va ainsi remplacer les ligaments de soutien qui sont défectueux. Lors d’un effort qui augmente la pression intra abdominale, comme une toux ou un rire par exemple, l’urètre est ainsi comprimé entre la vessie (poussée vers le bas par la pression abdominale) et la bandelette sous-urétrale, qui sert d’appui. Ce mécanisme permet la fermeture de l’urètre lors de tels efforts.
Un support de l’urètre pendant l’effort.
Classiquement, l’intervention chirurgicale fait appel à la voie rétropubienne ou transobturatrice, selon la bandelette choisie. Dans les deux cas, les résultats sont bons, à condition que les bandelettes soient implantées lorsque les indications sont adéquates, c’est-à-dire en cas d’incontinence urinaire d’effort par hypermobilité cervico-urétrale. Comme le précise ainsi F. Cour (hôpital Foch, Suresnes), « il existe différentes sortes de bandelettes, mais l’expérience montre que seules les bandelettes constituées de polypropylène monofilament tricoté ont prouvé leur tolérance dans le temps et évitent les risques de complications à moyen ou long terme. »
La voie rétropubienne fait appel à la bandelette Tension-free Vaginal Tape (ou TVT), la première à avoir été introduite et pour laquelle le recul est important (1). Cette bandelette est positionnée sans tension, de telle sorte que le soutien sous-urétral n’apparaisse qu’à l’effort, ce qui permet l’ouverture du col et de l’urètre lors de la miction. Quant à la voie transobturatrice, elle fait appel au Trans Obturator Tape (TOT), un dispositif mis au point plus récemment et qui présente peu de risque de lésion de la vessie du fait de sa situation périnéale (2).
Des mini-bandelettes depuis 2006.
L’apparition des mini-bandelettes en 2006 a pour finalité de permettre une chirurgie moins invasive, mais aussi plus rapide et pouvant être réalisée en ambulatoire. La plupart des dispositifs, qui mesurent entre 3 et 12 cm, ne permettent pas le réglage de la tension de la bandelette. Et les mini-bandelettes ont été peu évaluées. Or une méta-analyse récente, qui a porté sur des études dont la durée de suivi était relativement courte, a mis en évidence certaines faiblesses de ces mini-bandelettes (3). En outre, il faudra préciser la cible de patientes pouvant bénéficier de telles procédures. Ainsi, dès 2010, les Recommandations du Comité d’Urologie et de Périnéologie de la Femme de l’AFU n’ont pas préconisé ces mini-bandelettes faute d’études cliniques suffisantes prouvant leur efficacité et leur innocuité (4). En 2011, l’Association Européenne d’Urologie a confirmé « qu’on ne peut actuellement pas écrire de recommandations concernant les mini-bandelettes », faute « de données suffisantes. »
D’après la séance plénière « Mini-bandelettes et incontinence urinaire d’effort féminine. »
(1) Nilsson CG, et coll. Eleven years prospective follow-up of the tension-free vaginal tape procedure for treatment of stress urinary incontinence. Int Urogynecol J 2008;19:1043-7.
(2) Delorme E., et coll. Transobturator tape (Uratape): a new minimally-invasive procedure to treat female urinary incontinence. Eur Urol 2004;45:203-7.
(3) Abdel-Fattah M, et coll. Single-incision mini-slings versus standard midurethral slings in surgical management of female stress urinary incontinence: a meta-analysis of effectiveness and complications. Eur Urol 2011;60(3):468-80.
(4) Hermieu JF, et coll. Synthèse des recommandations pour le traitement de l’incontinence urinaire féminine non neurologique. Prog Urol 2010;20(S2):S94-S99.
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