Prise en charge de la dyspepsie

Toujours éliminer une cause organique

Publié le 13/11/2014
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Crédit photo : PHANIE

Les grandes lignes de la prise en charge de la dyspepsie ont été rappelées récemment dans un « Conseil de pratique » de la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) et du Groupe français de neuro-gastroentérologie GNFG (1).

La dyspepsie est un syndrome défini par une douleur ou un inconfort chronique centré sur l’épigastre. Elle se traduit par des symptômes divers, déclenchés ou non par les repas : brûlures épigastriques, satiété précoce ou pesanteur épigastrique post-prandiale, ballonnement et plénitude épigastriques, nausées, éructations, et plus rarement vomissements.

Une endoscopie digestive haute doit être réalisée sans délai chez un patient de plus de 50 ans ou en cas de signes d’alarme tels qu’une dysphagie, une odynophagie, une perte de poids ou une anémie.

Chez les sujets de moins de 50 ans, sans signes d’alarme ni antécédents, l’endoscopie peut être réalisée en deuxième intention, en cas de persistance des symptômes malgré un traitement empirique (recherche d’Helicobacter pylori par un test non invasif et inhibiteur de la pompe à protons (IPP) à simple dose pendant 4 à 8 semaines). Elle sera complétée d’une imagerie en cas de symptômes persistant et invalidants.

Il faut également éliminer un trouble du comportement alimentaire atypique ou un trouble de la glycorégulation.

Lorsque le caractère fonctionnel de la dyspepsie est documenté (endoscopie et imagerie normales), il importe de rassurer le patient et de proposer de tester l’éviction des aliments reconnus comme déclenchants ou celle des aliments acides, épicés, hypercaloriques ou riches en fibres. Les aliments gras sont déconseillés.

Si les symptômes persistent malgré un traitement d’éradication de HP ou en cas d’échec du traitement initial par IPP, la dose peut être doublée avec une prise matin et soir avant les repas. D’autres médicaments peuvent être essayés (se référer au document de la SNFGE et du GFNG) tout comme des approches non médicamenteuses (hypnose, psychothérapies et thérapies comportementales).

SNFGE, GFNG, Conseil de pratique « prise en charge de la dyspepsie », février 2014

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9365